POINTS ESSENTIELS
– L’oedème pulmonaire hémodynamique (OPH) est une complication fréquente et
grave de la période postopératoire précoce chez les patients atteints d’une
cardiopathie connue.
– L’OPH est lié à une élévation brutale de la pression télédiastolique du ventricule
gauche, le plus souvent secondaire à une dysfonction diastolique, aggravée par
l’hypoxémie, l’ischémie myocardique ou l’hypertension artérielle.
– Une lésion de la barrière alvéolocapillaire majore la transsudation de liquide liée au
déséquilibre des pressions microvasculaires pulmonaires et en retarde la résorption.
– Les conséquences ventilatoires de l’OPH postopératoire s’ajoutent au
retentissement respiratoire de l’acte chirurgical, expliquant la fréquence des tableaux
cliniques d’asphyxie.
– Les dérivés nitrés sont la base du traitement symptomatique de l’OPH. Ils n’ont pas
d’effets secondaires en l’absence d’hypotension artérielle sévère. Ils contribuent à la
réversibilité de l’ischémie myocardique et au contrôle de la pression artérielle.
– Les diurétiques de l’anse de Henlé ont un effet bénéfique, partiellement
indépendant de leur action sur la diurèse.
– Les morphiniques contribuent au soulagement de la dyspnée et réduisent les
conséquences néfastes de la douleur postopératoire. Ils doivent être utilisés sous
stricte surveillance respiratoire.
– L’oxygénothérapie est systématique et fréquemment associée à la ventilation
spontanée en pression expiratoire positive (VS-PEP) par l’intermédiaire d’un
masque. La VS-PEP accélère la normalisation de l’hématose, évite souvent le
recours à l’intubation trachéale et pourrait contribuer à l’amélioration
hémodynamique.
– La résistance de l’OPH au traitement symptomatique et à la suppression des
facteurs déclenchants, la nécessité d’intubation trachéale sont des signes de gravité
pronostique, liés à la sévérité de l’atteinte myocardique.