Description
(8-methyl-8-azabicyclo[3.2.1]octan-3-yl) 3-hydroxy-2-phenylpropanoate ;sulfuric acid

Classe
– Parasympatholytique.
– Historiquement, extrait de la belladone (Atropa belladonna).
Pharmacodynamie
– S’oppose aux effets de l’acétylcholine au niveau des récepteurs muscariniques.
– Système cardio-vasculaire, à faible dose (< 4 µg/kg) : action sur les récepteurs muscariniques périphériques M1 : effet " paradoxal ", inotrope, chronotrope, bathmotrope, et dromotrope négatif (entraîne une bradycardie).
– Système cardio-vasculaire, à dose > 7 µg/kg :
* S’oppose au tonus parasympathique (effet anticholinergique), facilite la conduction auriculo-ventriculaire.
* Activation des récepteurs M2 du nœud sino-auriculaire : effet inotrope, chronotrope, bathmotrope, et dromotrope positif.
* L’atropine s’oppose aux bracycardies engendrées par les réflexes à support cholinergique (réflexe oculo-cardiaque, stimulation du sinus carotidien, manipulations viscérales).
* L’atropine n’a pas d’action sur les vaisseaux.
Système nerveux central
* Peu d’effets aux doses thérapeutiques (légère sédation et euphorie, réduit les capacités mnésiques, s’oppose au mal des transports).
* à€ très forte dose (> 50 µg/kg, intoxication, iatrogénie) : excitation, délire, hallucinations (délire ou folie atropinique). Hyperthermie par blocage de la sudation.
* Paralysie bulbaire, coma, décès.
Système pulmonaire
Diminution des sécrétions bronchiques. Bronchodilatation (augmentation de l’espace mort).
Autres effets
* Mydriase (paralysie du sphincter irien) et paralysie de l’accommodation (cycloplégie).
* Diminution du tonus et de la motilité des muscles lisses non vasculaires (rétention urinaire, ralentissement du péristaltisme, effet antispasmodique).
* Diminution des sécrétions digestives (sécheresse buccale), blocage de la sudation.
Pharmacocinétique
– Bonne résorption quelle que soit la voie d’administration (intraveineuse, sous-cutanée, orale, oculaire).
– Diffusion dans tout l’organisme.
– Passe la barrière fœto-placentaire et hémato-encéphalique), passage dans le lait maternel.
– Métabolisme hépatique partiel (hydrolyse).
– Elimination urinaire (50% sous forme inchangée).
– Délai d’action : 30-60 secondes.
– Durée d’action : 2 à 4 heures selon l’organe considéré.
– Demi-vie d’élimination : 2 à 3 heures.
Présentation
– Ampoules de 0,25 mg/1mL.
– Ampoules de 0,5 mg/1mL.
– Ampoules de 1 mg/1mL.
Administration
– Intraveineux (éviter les voies sous-cutanée et intramusculaire moins efficaces).
– Intramusculaire à défaut de voie veineuse.
– Au pousse-seringue électrique (intoxication aux organo-phosphorés).
Indications
– Prévention et traitement du malaise vagal.
– Bradycardies mal tolérées sur le plan hémodynamique (troubles de la conduction auriculo-ventriculaire, bloc sino-auriculaire, dysfonctions sinusales).
– L’atropine n’est plus recommandée en routine dans l’asystolie et les dissociations électromécaniques (recommandations ERC 2015).
– Prémédication (l’atropine n’est plus recommandée à titre systématique pour la prévention de la bradycardie lors de l’intubation de l’enfant, recommandations ERC 2015).
– Prévention de l’hypersialorrhée (utilisation de kétamine).
– Prévention des effets muscariniques lors de l’utilisation de prostigmine.
– Intoxication aux organo-phosphorés.
– Intoxication par les champignons muscariniques.
Contre-indications absolues
– Aucune contre-indication en situation de détresse vitale.
– L’atropine n’est pas indiquée dans les bradycardies liées à l’hypoxie.
Contre-indications relatives
– Hypersensibilité à l’un des constituants.
– Tachycardie, insuffisance cardiaque, insuffisance coronaire, obstacle à l’éjection VG.
– Glaucome à angle fermé.
– Rétention urinaire, hypertrophie de la prostate.
– Iléus paralytique.
– Hyperthyroïdie.
– Déshydratation.
– Hyperthermie.
– Allaitement (le passage dans le lait maternel peut provoquer une intoxication du nouveau-né).
– Grossesse.
Posologie adulte
Dans tous les cas, ne pas injecter moins de 4 µg/kg (risque de bradycardie) ni plus de 40 µg/kg (surdosage, cf. supra).
1) Bradycardie
0,5 à 1 mg IVD, à répéter si besoin sans dépasser 40 µg/kg.
Les doses nécessaires sont plus élevées chez les patients sous bêta-bloquants.
2) Prémédication, diminution des sécrétions
0,5 à 1 mg (10 à 20 µg/kg) sous-cutané (30 minutes avant l’induction) ou intraveineux (juste avant l’induction).
3) Prévention des effets muscariniques liés à l’utilisation de prostigmine
15 µg/kg à injecter avant la prostigmine.
4) Intoxication aux organophosphorés ou aux muscariniques
Bolus intraveineux de 2 mg (30 µg/kg) toutes les 5 minutes.
Relais par pousse-seringue électrique 1,5 à 6 mg/h (20 à 80 µg/kg/heure).
En l’absence de voie veineuse, injection sous-cutanée ou intramusculaire.
Posologie en pédiatrie
L’adaptation des doses au poids du patient est indispensable (cf. supra). Les risques d’intoxication sont réels.
Précautions d’emploi
– Surveillance continue de l’électrocardiogramme, de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque.
– Inactivation par certains solutés alcalins et tampons.
Effets indésirables
– Hypertension artérielle.
– Tachycardie.
– Palpitations.
– Dyspnée.
– Angoisse.
– Tremblements.
Associations à éviter
Prazosine chlorhydrate (alpha bloquant).
Associations à surveiller
– Isoprénaline chlorhydrate.
– Digitaliques, autres cardiotoniques.
– Antidépresseurs (tricycliques, inhibiteurs de monoamine oxydase, sérotoninergiques noradrénergiques).