Fosphénytoïne sodique - nom de spécialité : Pro-Dilantin®.
Description
C16H15N2O6P
Classe
Anti-épileptiques
Pharmacodynamie
La fosphénytoïne est une pro-drogue de la phénytoïne, rapidement transformée en phénytoïne, mole pour mole.
Pour rappel, la phénytoïne est anti épileptique par les mécanismes cellulaires suivants : modulation des canaux sodiques voltage-dépendants des neurones, inhibition du flux de calcium à travers les membranes des neurones, modulation des canaux calciques voltage-dépendants des neurones et stimulation de l’activité sodium potassium ATPase des neurones et cellules gliales.
Pharmacocinétique
S’agissant d’une pro-drogue, la fosphénytoïne est rapidement et totalement transformée en phénytoïnede et suit sa pharmacocinétique.
– Délai d’action : 30 minutes.
– Durée d’action : 8 à 10 heures.
– La demi-vie d’élimination est très variable (6 à 24 h).
– Forte liaison protéique.
– Métabolisme hépatique.
– Excrétion biliaire (principale), élimination urinaire.
– Distribution : corrélation entre taux plasmatiques et taux tissulaires cérébraux.
– Passage placentaire et dans le lait maternel.
Présentation
Flacon de 2 ml contenant 150mg de Fosphénytoïne ou flacon 10 ml contenant 750mg de Fosphénytoïne (75mg/mL).
Diluer le produit pour obtenir une concentration comprise entre 1,5 et 25 mg d’EP/mI en utilisant une solution de glucose à 5% ou une solution de sérum salé isotonique à 0,9% avant de l’administrer. Administration immédiate après dilution.
Administration
Calcul au préalable de la dose d’équivalent phénytoïne (EP) à partir d’une règle de 3 : 75mg de fosphénytoïne équivalent à 50mg de phénytoïne soit 1 mg d’EP = 1,5mg de fosphénytoïne.
Perfusion IVSE (en dose de charge chez l’adulte) à une posologie de 100 à 150 mg d’EP/min (ne pas dépasser 150 mg d’EP/min même en situation d’urgence).
Indications
Chez l’adulte et l’enfant âgé de 5 ans et plus :
– traitement de l’état de mal épileptique de type tonico-clonique (grand mal)
– prévention et traitement des crises convulsives après intervention neurochirurgicale et/ou un traumatisme crânien.
– substitution à la phénytoïne orale lorsque l’administration orale est impossible et/ou contre-indiquée.
Contre-indications absolues
– Enfant de moins de 5 ans
– Allergie ou hypersensibilité à la fosphénytoïne sodique ou aux excipients du produit, à la phénytoïne ou aux autres hydantoïnes.
– Bloc auriculo-ventriculaire du 2e et du 3e degré (non appareillés).
– Syndrome d’Adams-Stokes.
– Porphyrie aiguë intermittente.
– Administration concomitante de delavirdine (risque de perte de la réponse virologique et de résistance à la delavirdine ou à d’autres inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse).
– Administration concomitante de millepertuis.
Contre-indications relatives
– Grossesse et allaitement.
– Instabilité hémodynamique, insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire.
– Insuffisance hépatique, hyperurémie.
– Une intoxication aiguë à l’alcool peut faire augmenter la concentration plasmatique. - Une intoxication éthylique chronique peut la faire diminuer.
Posologie adulte et enfant de plus de 5 ans
- Etat de mal épileptique
* Dose de charge (IV) : 15 mg d’EP/kg (dose unique) avec vitesse de perfusion : 2 à 3 mg/kg d’EP/min (ne pas dépasser 3 mg d’EP/kg/min ou 150 mg d’EP/min)
* Traitement d’entretien (IV) : 4 à 5 mg d’EP/kg/24h réparti en 1 à 4 administrations par jour) avec vitesse de perfusion de 1 à 2 mg/kg d’EP/min (ne pas dépasser 2 mg d’EP/kg/minute ou 100 mg d’EP/min)
- Traitement ou prévention des crises d’épilepsie après intervention neurochirurgicale et/ou traumatisme crânien
* Dose de charge (IV) : 10 à 15 mg d’EP/kg en dose unique avec vitesse de perfusion de 1 à 2 mg / kg d’EP/min (ne pas dépasser 2 mg d’EP/kg/min ou 100 mg d’EP/min)
* Traitement d’entretien (IV) : 4 à 5 mg/kg/24h réparti en 1 à 4 administrations par jour) avec vitesse de perfusion : 1 à 2 mg/kg d’EP/min (ne pas dépasser 2 mg d’EP/kg/minute ou 100 mg d’EP/min)
Précautions d’emploi
– La fosphénytoïne n’est pas indiquée dans le traitement des crises convulsives imputables à des troubles métaboliques (par exemple hypoglycémie).
– La biotransformation est lente chez certaines personnes (rare, probablement lié à un déficit enzymatique).
– Incompatibilité physico-chimique avec de nombreux produits (risques de précipitation) -> ne pas mélanger avec : solutés glucosés, catécholamines, solutés alcalins, aminophyline, lidocaïne, trinitrine, hydroxyzine, atropine, codéine, morphine, thiopental, procaïne.
– Surveillance de l’hémodynamique, de la fréquence et du rythme cardiaque pendant la perfusion.
– Rincer avec du sérum salé à 0,9% après injection pour diminuer l’irritation veineuse.
– L’induction enzymatique est responsable de nombreuses interactions médicamenteuses comme l’inactivation des contraceptifs oraux lors d’un traitement concomitant.
Effets indésirables
– Tremblements (injection rapide).
– Nystagmus, dépression du système nerveux central.
– Collapsus cardiovasculaire (injection rapide), bradycardie, allongement du QT.
– Nécrose tissulaire si injection intramusculaire ou extravasation.
– Nausées, vomissements.
– Surdosage : troubles psychiatriques, hypotension, coma, défaillance respiratoire, apnée.
Associations à éviter
* Produits pouvant augmenter les concentrations plasmatiques de phénytoïne
– Agents antinéoplasiques (fluorouracile)
– Antifongiques azolés (kétoconazole, itraconazole, fluconazole, miconazole)
– Capécitabine
– Fluvastatine
– Glibenclamide
– Sulfaphénazole
– Felbamate
– Oxcarbazépine
– Topiramate
– Azapropazone
– Fluvoxamine
– Nifédipine
– Sertraline
– Ticlopidine
– Tolbutamide
– Voriconazole
– Consommation aiguë d’alcool
– Amiodarone
– Amphotéricine B
– Chloramphénicol
– Diltiazem (doses élevées)
– Disulfiram
– Fluoxétine
– Antagoniste des récepteurs H2 (par exemple cimétidine)
– Halothane
– Isoniazide
– Méthylphénidate
– Estrogènes
– Oméprazole
– Phénothiazines
– Phénylbutazone
– Salicylés
– Succinimides (par exemple éthosuximide)
– Sulfamides (sulfadiazine, sulfaméthizole, sulfaméthoxazole, triméthoprime)
– Tacrolimus
– Trazodone
– Valproate de sodium
– Viloxazine
* Produits pouvant diminuer les concentrations plasmatiques de phénytoïne
– Médicaments antinéoplasiques (bléomycine, carboplatine, cisplatine, doxorubicine, méthotrexate)
– Consommation chronique d’alcool
– Diazoxide
– Acide folique
– Fosamprénavir
– Nelfinavir
– Théophylline
– Vigabatrine
– Ritonavir
– Millepertuis