Description
Sulfate de magnésium ou MgSO4

Classe
Solution d’électrolyte.
Pharmacodynamie
– Deuxième cation intracellulaire après le potassium (70% dans l’os).
Impliqué dans la régulation du métabolisme énergétique cellulaire. La forme active de l’adénosine triphosphate (ATP) correspond à un complexe Mg2+-ATP.
– Effet antagoniste calcique : augmentation de l’intervalle PR de 7 à 12%, sans modification notable de la fréquence du nœud sinusal, de la durée du complexe QRS, ni de l’espace QT.
– Action vasodilatatrice au niveau des vaisseaux cérébraux (efficacité lors de la crise d’éclampsie).
– Blocage de la transmission neuromusculaire, potentialisation de l’effet des curares non dépolarisants.
Les déficits en magnésium sont fréquents, notamment en réanimation et chez l’alcoolique, et pourraient être associés à une augmentation de la morbidité et de la mortalité des patients.
– Action stabilisante de membrane, efficace dans les torsades de pointes et les arythmies digitaliques.
Pharmacocinétique
– Demi-vie : 10 heures.
– L’excrétion est principalement urinaire.
Présentation
Ampoules de 3 g/20mL (15%).
Administration
– Intraveineux lent. Au pousse-seringue électrique. Perfusion continue.
– Dilution : sérum glucosé à 5% ou sérum salé à 0,9%.
Indications
– Torsades de pointe, arythmies digitaliques, troubles du rythme ventriculaire (intoxication aux antidépresseurs et à l’aconitine), tachycardies jonctionnelles.
– Prévention et traitement de la crise d’éclampsie.
– Apports magnésiens lors de la rééquilibration hydroélectrolytique, en particulier dans l’insuffisance cardiaque, la circulation extracorporelle, la nutrition parentérale, hypokaliémie associée à une hypomagnésémie, la prévention et le traitement des déplétions magnésiques.
– Asthme aigu grave.
– Eclampsie.
– Douleur postopératoire.
– Tétanos.
Contre-indications relatives
Insuffisance rénale sévère.
Posologie adulte
– Traitement curatif des torsades de pointes, arythmies digitaliques : bolus intraveineux de 2 g en 5 à 30 minutes, puis perfusion continue de 1 g/heure.
Associer à une recharge potassique.
– Traitement des hypokaliemies aigües associées à une hypomagnésémie : perfusion continue de 6 à 8 g par 24 heures. Le potassium en complément sera administré dans un contenant distinct de celui du magnésium.
– Apports magnésiens lors de la rééquilibration hydroélectrolytiques et de la nutrition parentérale : 1,5 à 2 g de sulfate de magnésium par 24 heures.
– Traitement préventif et curatif de la crise d’éclampsie : 4 à 6 g intraveineux lente (20 à 30 minutes). Puis 2 à 3 g/heure. En cas de persistance de la crise, renouveler le bolus sans dépasser 8 g la première heure. Par la suite, perfusion continue de 2 à 3 g/24heures.
– Asthme aigu grave : 1 à 2 g en 20 minutes.
Précautions d’emploi
– Incompatibilité : chlorure de calcium, chlorure de potassium, clindamycine.
– Solution hypertonique à injecter lentement.
– Patient allongé, surveillance de la pression artérielle.
– Surveillance de la magnésémie.
– Réduire la posologie chez l’insuffisant rénal avec une surveillance accrue de la fonction rénale, de la pression artérielle et de la magnésémie.
Effets indésirables
– Douleur au point d’injection, vasodilatation avec sensation de chaleur.
– Hypotension artérielle si injection trop rapide.
– Hypermagnésémie potentiellement létale en cas d’insuffisance rénale sévère ou d’injection trop rapide.
Associations à surveiller
– Potentialisation de l’effet des curares (puissance et durée d’action augmentés).
– Risque d’aggravation des effets hypotenseurs des agents anesthésiques ou d’une anesthésie rachidienne.