Coup de chaleur d’exercice


Spécialité : pathologies circonstancielles / pédiatrie /

Points importants

  • Coup de chaleur d’exercice = Hyperthermie maligne d’effort = Heatstroke
  • Définition : Effort prolongé + T° > 40°C + Signes neurologiques
  • Complications :
    • séquelles neurologiques graves
    • état de choc multifactoriel
    • rhabdomyolyse
    • insuffisance hépatorénale
    • CIVD
    • défaillance multi viscérale
  • Décès en l’absence de traitement précoce
  • Traitement = refroidissement externe actif + remplissage vasculaire
  • Refroidissement par pulvérisation d’eau tiède + évaporation par ventilateur + glace
  • Immersion en eau glacée seulement si sujet jeune, sain, sportif entraîné, sans trouble de conscience et compliant
  • Aucun intérêt du dantrolène et des antipyrétiques en 1ère intention
  • Principaux facteurs de mauvais pronostic :
    • retard du traitement
    • sous-estimation de la gravité
  • Objectif : traiter tôt et efficacement d’emblée +++
  • Bilan étiologique chez le sujet et sa famille (implications génétiques)
     

Présentation clinique / CIMU

CONTEXTE

Terrain

  • Sujet jeune, sportif et entraîné le plus souvent
  • Sujet militaire avec fortes contraintes physiques (commandos, forces spéciales, légionnaire, marche forcée, course prolongée avec charge)
  • Parfois « ancien sportif » reprenant brutalement une pratique d’endurance pour laquelle il est insuffisamment entraîné

Antécédents

  • Sujet sain et sans ATCD le plus souvent
  • Rarement notion d’ATCD du même type dans la famille ou chez le sujet lui-même

Facteurs de risque et comorbidités

  • Fièvre pré-existante (état fébrile infectieux, fièvre inflammatoire, etc.)
  • Déshydratation préalable (diarrhée profuses, vomissements, etc.)
  • ATCD personnels ou familiaux de coup de chaleur d’exercice : participation génétique très probable (implication des HSP : Heat Stroke Proteins)
  • Pas de lien démontré avec les ATCD d’hyperthermie maligne per-anesthésique
  • Toxicomanie par substances adrénergiques ou autres, type cocaïne, ecstasy
  • Obésité
  • Hyperthyroïdie
  • Insuffisance rénale chronique
  • Insuffisance surrénalienne chronique
  • Epilepsie
  • Mucoviscidose
  • Dermatoses exfoliantes

Facteurs favorisants

  • Manque d’entraînement pour des efforts intenses et prolongés
  • Manque d’acclimatation avant un effort en région chaude ± humide
  • Absence d’hydratation suffisante et de protection thermique (casquette, brumisation…) avant et surtout pendant l’effort
  • Privation de sommeil (décalage horaire lors d’épreuves à l’étranger)
  • Consommation récente d’alcool ou de drogues (ecstasy, cocaïne +++)

Facteurs iatrogènes

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  • Coup de chaleur d’exercice : facteurs iatrogènes

    Circonstances de survenue

    • Contexte de compétition dans la pratique d’un sport avec efforts longs et soutenus (marathon, triathlon, enduro)
    • Ambiance le plus souvent chaude et humide, mais pas nécessairement (accident pouvant tout à fait survenir en climat tempéré)
    • Situation de dépassement volontaire de ses propres limites en raison de l’objectif (compétition sportive, épreuve sportive dans le contexte d’un concours ou d’un recrutement…).

    SIGNES FONCTIONNELS

    Généraux

    • Prodromes :
      • baisse de performance en cours d’épreuve
      • sensations de crampes, de chaleur intense, soif +++
    • Epuisement musculaire et physique global contraignant à l’abandon

    Neurologiques

    • Règle d’or : tout symptôme neurologique peut se rencontrer au cours d’un coup de chaleur d’exercice +++
    • Troubles sensoriels : hallucinations et troubles visuels divers, acouphènes, bourdonnement d’oreille
    • Troubles du comportement, allant parfois jusqu’à une conduite totalement inadaptée de maintien de l’effort
    • Vertiges, obnubilation, syndrome confusionnel
    • Convulsions, voire état de mal épileptique
    • Signes neurologiques focalisés possibles : troubles de la sensibilité, déficit moteur
    • Troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma

    EXAMEN CLINIQUE

    Signes généraux

    • Température corporelle > 39°5 – 40°C
    • Signes majeurs de déshydratation :
      • extracellulaire (sécheresse des muqueuses, yeux cernées, pli cutané…)
      • et intracellulaire (soif intense)

    Signes cutanés

    • Initialement peau chaude et humide (tant que les capacités de sudation sont maintenues)
    • Classiquement peau sèche et chaude au contact (signe tardif et de gravité)

    Signes neurologiques

    • Tout est possible !

    Signes cardio-vasculaires

    • Etat de choc (PA moyenne < 90 mmHg, tachycardie, oligo-anurie)

    Signes respiratoires

    • Tachypnée
    • Hyperventilation (compensation de l’acidose lactique)

    Dans les formes graves

    • Convulsion, coma
    • Hémorragies extériorisées (CIVD)
    • Troubles du rythme cardiaque graves secondaires à l’hyperkaliémie (TV, FV…)

    EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES

    Contrôle immédiat de la glycémie capillaire

    • L’hypoglycémie d’effort est un diagnostic différentiel à évoquer systématiquement +++

    ECG

    • Recherche de SCA, de troubles du rythme, de signes évocateurs d’une hyperkaliémie menaçante

    CIMU

    • Tri 1 à 3 selon niveau de gravité
       

    Signes paracliniques

    BIOLOGIQUE

    NFS

    • Syndrome d’hémoconcentration (élévation de l’hématocrite, fausse polyglobulie)
    • Sepsis sévère (hyperleucocytose)

    Ionogramme sanguin

    • Syndrome d’hémoconcentration (hyperprotidémie, hypernatrémie)
    • Elévation de la créatininémie (insuffisance rénale aiguë multifactorielle : état de choc, rhabdomyolyse…)
    • Hyperkaliémie (insuffisance rénale, rhabdomyolyse d’effort)

    Hyperphosphatémie

    Lactacidémie

    • Elévation des lactates (acidose lactique par effort anaérobie + état de choc et souffrances tissulaires diffuses), signe de gravité majeure

    Gaz du sang artériels

    • Acidose métabolique lactique ± compensée

    Bilan d’hémostase

    • TP, TCK, Facteur V, plaquettes, fibrinogène (coagulopathie de consommation)

    Enzymes et protéines musculaires

    • CPK totales, aldolase, myoglobine (rhabdomyolyse constante)

    Enzymes myocardiques, troponinémie

    • Insuffisance coronarienne aiguë secondaire au choc (élévation de la troponine Ic, myoglobine, CPK totales)

    Bilan hépatique

    • Hépatite aiguë cytolytique liée à l’état de choc (élévation des transaminases souvent > à 4 fois la normale)

    Bilan pancréatique

    • Pancréatite aiguë d’effort (élévation de la lipasémie et de l’amylasémie)

    Bilan inflammatoire et infectieux

    • VS, CRP, Procalcitonine (marqueurs pronostiques et évolutifs du sepsis)
    • Prélèvements bactériologiques : 3 hémocultures aérobies + anaérobies, ECBU, ponction lombaire au moindre doute d’infection neuro-méningée
    • Frottis goutte épaisse à la moindre suspicion de neuro-paludisme (sujets militaires ou provenant de l’étranger notamment)

    Recherche de toxiques

    • Alcoolémie
    • Recherches d’amphétamines, cocaïne
    • Recherche de médicaments potentiellement favorisants selon le contexte :
      • antidépresseurs tricycliques, etc.

    IMAGERIE

    Imagerie radiologique guidée selon le contexte clinique

    • Radiographie du thorax (bilan infectieux : pneumopathie ?)
    • TDM ou IRM cérébrale en cas de coma, de signes de focalisation
    • TDM abdominale si tableau péritonéal, etc.

    EEG à discuter si état de mal épileptique ne cédant pas au traitement usuel
     

    Diagnostic différentiel

    De l’hyperthermie

    • Coup de chaleur d’exposition, sans effort (canicule)
    • Fièvre d’origine infectieuse : choc septique, purpura fulminans
    • Fièvre inflammatoire
    • Hyperthermie iatrogène (syndrome malin des neuroleptiques, etc.)
    • Intoxication aiguë à la cocaïne, ecstasy, amphétamines, etc.
    • Insuffisance surrénalienne aiguë
    • Phéochromocytome
    • Crise aiguë thyréotoxique (mais fièvre rarement aussi élevée)

    Des troubles neurologiques

    • Infections neuro-méningées, neuro-paludisme
    • Hypoglycémie d’effort +++
    • Hémorragie méningée en cours d’effort
    • AVC
    • Crise convulsive hyperthermique en contexte infectieux
    • Syndrome confusionnel en contexte infectieux
    • Delirium tremens
       

    Traitement

    TRAITEMENT PREHOSPITALIER / INTRAHOSPITALIER

    Stabilisation initiale

    • Refroidissement :
      • en préhospitalier : début du refroidissement et protection thermique :
        • arrêt de l’effort physique en cours et repos total (allongé)
        • placer le sujet dans un endroit sec, frais et à l’ombre
        • déshabillage
        • classiquement, immersion en eau très froide (1 à 2°C) dès que possible (technique actuellement controversée car risquée et sans bénéfice comparativement aux techniques moins agressives)
        • l’immersion en eau « tempérée » environ 5° à 10°C sous la température corporelle est suffisante dans un premier temps
        • à défaut d’immersion, asperger longuement le corps nu avec de l’eau tiède (15 à 20°C) tout en provoquant un courant de convection d’air : idéalement ventilateur, à défaut éventails de fortune
        • aux urgences : refroidissement avec objectif de retour rapide à une température corporelle < 39°C : refroidissement externe +++ 

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          • Refroidissement externe
        • technique simple, rapide à mettre en oeuvre et utilisable chez le patient perfusé, monitoré, voire intubé
        • tunnel réfrigérant associant un courant d’air provoqué par un ventilateur au pied du lit propulsant l’air sous un tunnel composé de draps et d’arceaux de lits orthopédiques
        • air refroidi par un bac de glace pilée devant le ventilateur
        • peau régulièrement mouillée par brumisation d’eau fraîche ou apposition de linges humides
        • pose de pains de glaces (interposer un linge humide) au niveau des plis inguinaux et aisselles
        • immersion envisageable seulement si l’état de conscience et la mise en condition du patient le permettent
        • nombreuses techniques de refroidissement internes décrites
    • Réanimation symptomatique type ABCDE :
      • A+B/Airway + Breathing :
        • contrôle de la liberté des VAS
        • oxygénothérapie au masque haute concentration à débit suffisant pour obtenir une SpO2 > 95 %
        • si coma, induction à séquence rapide et ventilation mécanique
      • C / Circulation : Stabilisation hémodynamique :
        • poser 2 voies veineuses de gros calibre
        • remplissage vasculaire de 1 à 2 L la 1ère heure, à adapter selon la réponse hémodynamique (objectif de normalisation rapide de la PA)
        • soluté : NaCl 0,9% en 1ère intention, si possible à 15 – 20°C
        • si collapsus sévère d’emblée ou correction insuffisante avec les cristalloïdes, recours aux solutés macromoléculaires (HEA) à haut débit dépasser 1500 mL
        • recours aux médicaments vasopresseurs uniquement en cas d’échec d’une expansion volémique bien conduite : noradrénaline IVSE en débutant à 0,1 – 0,2 µg/kg/min puis adapter par paliers de 0,1 µg/kg/min
      • D / Disabilities and Drugs : autres médicaments :
        • dantrolène : pas d’indication démontrée en 1ère intention (mécanisme différent de l’hyperthermie maligne per-anesthésique). Utilisable uniquement en cas d’hyperthermie maligne réfractaire au refroidissement et support hémodynamique bien conduits. Dose initiale de 2,5 mg/kg IVL (en 5 min) puis compléter à 5 mg/kg IVL et poursuivre en cas d’efficacité par paliers de 1 mg/kg en IVL sans dépasser une dose totale de 10 mg/kg
        • AINS et l’aspirine : pas d’intérêt démontré, risque majoré d’ulcère gastro-duodénal de stress et de coagulopathie de consommation
        • paracétamol : très peu efficace et risque d’aggravation de l’hépatite cytolytique

    Suivi du traitement

    • Adaptation du traitement en fonction des objectifs suivants :
      • obtenir Température < 39 °C rapidement puis normalisation stable
      • stabilisation hémodynamique : PAM 90 mmHg, FC 60 à 80 bpm, reprise de diurèse efficace
      • disparition des troubles neurologiques
      • traitement symptomatique des complications
         

    Surveillance

    CLINIQUE

    • Température corporelle centrale (objectif < 39°C) et cutanée (objectif 30 à 33°C)/h
    • Hémodynamique : PA, FC, FR, diurèse (après sondage urinaire)/h
    • Neurologique : état de conscience (score de Glasgow), convulsions
    • Autres : hémorragies, couleur des urines (rhabdomyolyse)

    PARACLINIQUE

    • Monitorage non invasif : scope, SpO2, glycémies capillaires, hémoglobine capillaire
    • Monitorage invasif de la PA si état de choc non contrôlé par le remplissage initial
    • Bilan biologique précédemment décrit / 4 à 6 h selon évolution
    • Autres examens guidés par l’évolution clinique et biologique
       

    Devenir / orientation

    CRITERES D’ADMISSION

    • Dans tous les cas, hospitalisation pour traitement et surveillance
    • Admission aux urgences en SAUV ou directement en réanimation

    CRITERES DE SORTIE

    • Température corporelle stable < 37°5 C depuis plus de 24 h
    • Hémodynamique normale et stable 24 h après arrêt du remplissage
    • Bilan biologique normalisé : rhabdomyolyse, bilan rénal, ionogramme, bilan hépatique, hémostase

    RECOMMANDATIONS DE SORTIE

    Consignes hygiéno-diététiques pour éviter les récidives

    • Entraînement sportif régulier
    • Efforts à la mesure des capacités physiques du patient
    • Acclimatation avant l’effort si zone chaude et humide
    • Protection solaire et thermique en cours d’effort (casquette, tee-shirt manches longues « respirant », brumisation régulière de la peau nue)
    • Hydratation suffisante avant, pendant et après l’effort
    • Arrêt immédiat de l’effort dès l’apparition des prodromes

    Exploration des membres de la famille en milieu spécialisé

    • Prévenir ascendants, fratrie, descendants
    • Biopsies musculaires, étude génétique
       

    Mécanisme / description

    Physiopathologie de l’hyperthermie complexe associant

    • Hyperthermie « exogène », par perte de capacité de thermorégulation au cours de l’effort avec :
      • d’une part augmentation de la thermogénèse, liée à l’effort
      • d’autre part réduction de la thermolyse : réduction des pertes thermiques cutanées (radiation, sudation – évaporation, convection, conduction) et respiratoires (air chaud saturé en eau)
    • Hyperthermie « endogène » dans un second temps avec, fièvre liée aux mécanismes inflammatoires et secondairement au développement d’un véritable sepsis par translocation bactérienne à l’étage intestinal, puis cercle vicieux.

    Evolution vers un authentique état de choc multifactoriel

    • Choc distributif en raison de la vasodilatation périphérique en réponse à la chaleur (mécanisme vaso-réflexe thalamique)
    • Choc hypovolémique en raison de la sudation profuse secondaire à cette même vasodilatation périphérique
    • Choc septique secondaire à la bactériémie provoquée par la translocation bactérienne, secondaire à la vasoconstriction splanchnique

    A terme et en l’absence de traitement, mécanisme auto-entretenu avec toutes les conséquences d’un état de choc prolongé

    • Insuffisance rénale aiguë fonctionnelle puis lésionnelle
    • Insuffisance hépatocellulaire aiguë hémodynamique
    • Risque de coagulopathie de consommation, avec choc hémorragique secondaire venant aggraver les mécanismes de choc pré existants
    • Insuffisance coronarienne aiguë, etc.
    • Décès dans un tableau de défaillance multiviscérale
       

    Algorithme

    • Algorithme coup de chaleur d’exercice

    _34 Algorithme Algorithme : coup de chaleur d’exercice

    Bibliographie

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    Auteur(s) : Frédéric JOYE

     

     

     

     

     

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