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Manchette scaphoïde

Manchette scaphoïde

Adulte

Spécialité : traumatologie /

Points importants

  • Immobilisation de la 1ère phalange du pouce, du poignet et de l’avant-bras

Indications

  • Fracture du scaphoïde carpien
  • Ténosynovite du court extenseur du pouce

Présentation du matériel

  • Un jersey de 5 cm de large et d’une longueur égale à une fois et demie celle de l’avant-bras
  • Un jersey de 3 cm de large, de la longueur du pouce
  • Sparadrap
  • Une bande de ouate orthopédique de 10 cm de large
  • Deux bandes de plâtre de 10 cm de large

Description de la technique

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Manchette pour fracture du scaphoïde

  • Enfiler le jersey
    • faire un petit trou pour le pouce
    • tirer doucement vers le coude
    • couper le jersey à 1 cm au-dessus des interphalangiennes
  • Enfiler le petit jersey de 3 cm de large biseauté, la pointe vers la base du pouce
  • Solidariser les deux jerseys avec deux bouts de sparadrap
  • Poser la bande ouatée en commençant par le poignet
    • aller chercher la base du 5
    • couper au niveau de la commissure interdigitale
    • recouvrir les métacarpiens
    • entourer le pouce en entier et revenir à la base du 5
    • recouper à la commissure interdigitale
    • descendre ensuite jusqu’au pli du coude
  • La position du membre doit être en prono-supination neutre, les articulations métacarpophalangiennes à l’horizontal, le pouce en opposition avec l’index (faire tenir quelques secondes un flacon au patient qui devra garder la pose)
  • Prendre la bande plâtrée mouillée et commencer à la mettre sous le pouce
    • aller chercher le pli palmaire
    • puis dérouler sur les têtes métacarpiennes
    • entourer le pouce puis faire une incision horizontale permettant d’entourer la première phalange du pouce afin de libérer la 2ème phalange
    • revenir à la base du 5
    • continuer à dérouler en s’arrêtant à 2 travers de doigt du pli du coude. Puis remonter.
    • bien modeler avec la paume des mains et non avec les doigts
  • Pratiquer les éversions distale (au coude) et proximales (pouce et main). Bien libérer le pli palmaire distal, le 5ème doigt et rester sur les têtes métacarpiennes
  • Poser la 2ème bande plâtrée de la même façon, en recouvrant bien les éversions
    • descendre jusqu’à la base de l’appareil
  • Ce plâtre doit être porté pendant 120 jour minimum

Précautions d’emploi

Les limites de l’appareil

  • Distales :
    • articulation interphalangienne du pouce, la phalange P2 doit être mobile
    • têtes des métacarpes
    • pli palmaire libre
  • Proximale :
    • deux travers de doigt sous le pli du coude

Position du membre

  • Position fonctionnelle du poignet
  • Dorsiflexion du poignet à 20 – 25°
  • Pouce en opposition avec l’index
  • Pince possible entre le pouce et l’index
  • Articulations métacarpophalangiennes du pouce et de l’index sur le même plan horizontal

Conseils particuliers

  • Retirer tout bijou circulaire
  • Garder le bras en écharpe afin de faciliter le retour veineux
  • La nuit, poser l’avant-bras sur un oreiller
  • Faire travailler les doigts (contractions isométriques)

Vérifications

  • Flexion de l’avant-bras à 90° sans gêne au niveau du biceps

Complications

COMPLICATIONS POSSIBLES POUR TOUS LES PLATRES

La compression

  • Elle entraîne une atteinte nerveuse et circulatoire responsable du syndrome des loges (tuméfaction du membre, cyanose, douleur)
  • La stase sanguine entraîne une augmentation du contenu, donc la pression de la loge musculaire. L’oedème post-traumatique augmente, la pression du plâtre aggrave le phénomène compressif
  • On aboutit à un arrêt du retour veineux et une altération de la circulation artérielle (contracture, atrophie osseuse, troubles trophiques, voire nécrose d’un segment de membre)
  • Une douleur à type de brûlures, de picotements (paresthésies) évoque généralement une compression
  • Une douleur lancinante, intolérable, plus ou moins pulsatile traduit bien souvent une striction
  • Une dorsiflexion douloureuse des doigts ou orteils peut signifier un plâtre trop serré

Le syndrome de Volkmann

  • A partir de la 8ème heure, l’intégrité des fibres musculaires est définitivement compromise. On observe alors une paralysie ischémique des muscles fléchisseurs des doigts et des muscles de l’avant-bras. La main se positionne alors en griffe à cause de la rétraction tendineuse

L’amyotrophie

  • Elle correspond à une fonte de la masse musculaire due à l’immobilisme du membre

Les lésions cutanées

  • Ulcération, escarres, phlyctènes dues à des saillies osseuses comprimées

L’hypertrichose

  • Développement accentué de la pilosité sous le plâtre

La raideur articulaire

  • Due à l’immobilisation prolongée de l’articulation

La phlébite

L’algoneurodystrophie

  • Syndrome loco-régional avec  rétraction de la capsule articulaire
  • Signes :
    • douleur
    • réduction de la mobilité
    • peau fine et humide
    • troubles de la sudation
    • enraidissements articulaires
    • poils érectiles

Le retard de consolidation ou pseudarthrose

  • Facteurs retard dans la consolidation osseuse :
    • âge (ralentissement du métabolisme osseux)
    • fracture diaphysaire
    • fracture ouverte
    • hématome périfracturaire
    • immobilisation insuffisante du foyer de facture
    • interpositions musculaires
    • infections
    • les AINS
    • les corticoïdes

Si les symptômes persistent à la surélévation du membre, il ne faut pas hésiter à faire ouvrir le plâtre (bivalver)

Surveillance

SURVEILLANCE ET CONSEILS GENERAUX POUR TOUS LES PLATRES

Surveillance

Elle doit être minutieuse pendant les 48 premières heures

  • Absence d’oedème ou d’aggravation de l’oedème des doigts ou des orteils, de la colonne du pouce
  • Vérifier la température du membre plâtré (les deux membres doivent être de température égale) :
    • si le membre plâtré est trop chaud, il y a risque de compression veineuse
    • s’il est trop froid, il faut craindre une compression artérielle
  • Observer la mobilité (le patient doit pouvoir bouger volontairement les doigts ou les orteils). Si la pince entre le pouce et les autres doigts ne peut être obtenue, vérifier que la commissure du pouce ne soit pas indûment recouverte par le plâtre. Sinon, faire une échancrure.
  • Vérifier la sensibilité
  • Vérifier la couleur :
    • une cyanose traduit généralement une compression veineuse
    • une pâleur peut signifier une compression artérielle

Conseils aux médecins

  • Une tâche, même minime sur un plâtre, peut traduire une lésion cutanée, une infection, un saignement
  • Une escarre est indolore. Les seuls signes sont des tâches brunâtres ou verdâtres
  • Un plâtre fraîchement posé dégage naturellement une odeur d’humidité. Par contre, une odeur plus prononcée voire fétide signifie une infection, une escarre
  • Bien s’assurer que les contours du plâtre ne génèrent pas de lésion cutanée
  • Ne pas recouvrir un plâtre fraîchement posé. Le séchage effectif demande 24 à 48 heures (2 à 3 heures pour une résine)
  • Tout membre inférieur plâtré nécessite un traitement anticoagulant et donc une surveillance biologique inhérente à prévoir
  • Tout patient plâtré doit être suivi en consultation externe

Conseils aux patients

  • Consulter dès le moindre signe (oedème, fourmillements, cyanose, douleur à l’extension des doigts, odeur suspecte)
  • Ne pas marcher sur le plâtre. Si l’appui est autorisé, attendre le temps préconisé (24 à 48 heures)
  • Ne pas mouiller le plâtre et le protéger avec un sac plastique ou un cellophane pour la toilette
  • Si le plâtre est sale, on peut laver avec une éponge humide et le faire sécher au sèche-cheveux FROID
  • Surélever le membre pour faciliter le retour veineux :
    • le bras : écharpe le jour et oreiller de soutien la nuit
    • la jambe : disposer des cales de 10 cm sous les pieds du lit. A défaut, mettre un oreiller sous les jambes
  • Bien respecter le traitement anticoagulant et les bilans prescrits
  • Ne pas insérer d’objet sous le plâtre en cas de démangeaisons
  • Eviter les vêtements serrés et les bijoux circulaires
  • En cas de membre inférieur plâtré, disposer un petit coussin au niveau de la cheville afin d’éviter une apparition d’escarre talonnière
  • Afin de réduire l’amyotrophie, pratiquer des contractions isométriques (50/h toutes les heures)
  • Ne pas conduire avec un plâtre
  • Faire bivalver le plâtre en prévision d’un long voyage en avion (risque d’oedème)
  • Apprendre à régler les cannes anglaises (coude fléchi à 30°)
  • Apprendre à évoluer dans un escalier :
    • pour monter : membre sain puis membre plâtré puis les cannes
    • pour descendre : les cannes puis le membre plâtré puis le membre sain
  • Apprendre à marcher avec les cannes : pied sain puis pied plâtré puis les cannes

Auteur(s) : Jacques CHEVALIER

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