Complications physiques aiguës des drogues

Objectifs

Reconnaître une intoxication.

Connaître les grandes familles parmi la variété des substances illicites pré­sentes sur le marché ou les médicaments détournés de leur usage. Reconnaître les signes de gravité.

Savoir orienter pour un sevrage après l’épisode aigu des urgences.

Conduite à tenir

Les patients admis pour intoxications aux stupéfiants sont admis comme tout patient.

Signes

• Insuffisance respiratoire et arrêt respiratoire pour les opiacés (substan­ces naturelles : opium, morphine, méthadone, codéine, et substances synthétiques : héroïne, buprénorphine — Subutex, Temgésic) et les tranquillisants de type benzodiazépines, éventuellement associés avec l’alcool.

• Hyperthermie, troubles cardiovasculaires et neurologiques pour les exci­tants de type cocaïne et amphétamines.

• Troubles du comportement : agressivité, anxiété ou excitation (cocaïne, ecstasy, dopants), hallucinations (cannabis, LSD, colle, kétamine, cham­pignons…).

Le cannabis riche en principe actif peut occasionner des troubles proches de ceux provoqués par la cocaïne et les amphétamines.

Overdose aux opiacés

Les signes cliniques d’une overdose aux opiacés commencent 2 à 5 min après l’injection ou la consommation de drogue fumée en cigarette ou en pipe à eau :

•   Myosis serré bilatéral.

•   Coma calme, pas d’hallucinations.

•   Dépression respiratoire avec FR < 10.

•   Cyanose généralisée.

•   Hypotension artérielle.

85

• Hypothermie.

• Bradycardie.

Complications :

• Arrêt respiratoire.

• Hypothermie.

• Œdème aigu pulmonaire lésionnel.

• Pneumopathie d’inhalation.

L’arrêt respiratoire est le risque majeur.

ntoxication à la cocaïne ou aux amphétamines

Les signes cliniques d’une intoxication à la cocaïne ou aux amphétamines commencent 2 à 5 min après l’injection ou la consommation de drogue fumée en cigarette ou en pipe à eau :

• Mydriase bilatérale :

–    aréactive : amphétamines ;

–    réactive : ecstasy.

•   Coma avec convulsions (type état de mal).

•   Tachycardie et troubles du rythme.

•   Hypertension artérielle.

•   Hyperthermie.

•   Hallucinations

Complications :

•   Arrêt cardiaque.

•   Hyperthermie sévère.

•   Troubles neurologiques à type d’hémiplégie ou de paralysie partielle.

•   Lésions ischémiques (infarctus du myocarde, infarctus cérébraux).

Les troubles du rythme conduisant à l’arrêt cardiaque sont le risque majeur.

Sevrage aux opiacés

•   Stade 0 : anxiété, agitation débutante.

•   Stade 1 : hypersécrétion nasale, lacrymale et sudorale.

•   Stade 2 : mydriase.

•   Stade 3 : tachycardie, HTA, hyperthermie.

•   Stade 4 : déshydratation, vomissements, diarrhée.

Premiers gestes – Questions au patient

Interrogatoire du patient et de l’entourage

• Rechercher la notion d’une prise d’un stupéfiant ou d’un toxique.

• Rechercher une conduite addictive.

• Essayer de savoir auprès de l’entourage quelles substances peuvent avoir été prises ou mélangées (alcool, médicaments…).

•   Demander s’il y a eu une reprise récente d’un stupéfiant chez un indi­vidu en sevrage ou la prise récente d’une drogue pour la première fois.

Premiers gestes

•   Respiration :

–    Prise des constantes (FR, SpO2).

–    Libération des voies aériennes supérieures.

–    Oxygène si nécessaire à fort débit.

Conduite à tenir

L’oxygénation à fort débit permet le plus souvent de sortir ces intoxiqués du coma en 10 à 15 min.

•   Circulation : PA, FC, pouls.

•   Conscience :

–    État des pupilles.

–    Surveillance de la conscience, convulsions.

•   État psychique : anxiété, agressivité, hallucination.

Dès les premiers signes d’un réveil en cas de coma toxique, stimuler l’intoxiqué en le secouant et en lui parlant pour éviter qu’il ne s’enfonce à nouveau dans son coma toxique, car dépression ventilatoire et profondeur du coma sont liées.

• Orienter en fonction de l’état du patient.

Prise en charge – Bilans, traitement

•   VVP NaCl 0,9 % (port de gants obligatoire : prévention des AES).

•   ECG.

•   Monitoring : pouls, PA, SpO2.

•   Surveillance de la température.

•   Surveillance neurologique.

85

• Bilan sanguin et dépistage urinaire avec pose d’une voie veineuse péri­phérique avec soluté selon prescription.

Bilans

• Le bilan toxicologique repose sur l’analyse des signes cliniques confir­mée plus tard par les résultats des analyses toxicologiques.

• Le bilan clinique est particulièrement attentif et permet de déterminer la famille des drogues utilisées.

• Le bilan toxicologique est fondamental et peut être effectué rapide­ment : les prélèvements toxicologiques (sang, urine, etc.) doivent être les plus précoces possibles :

–   L’urine permet des techniques rapides au centre hospitalier (dépistage urinaire des toxiques communs par bandelettes de type All-Diag, Nal 24 ou Triage).

–   Le sang prélevé sert pour des techniques de laboratoire de référence (prélèvements sur lithium-héparine) dont les résultats ne seront pas dis­ponibles en urgence, en dehors de l’alcoolémie et des dosages de médi­caments tranquillisants.

Prélever vite est le seul moyen de déterminer le produit et la dose toxique.

Dépistage urinaire des toxiques communs.

392

Prise en charge

Overdose aux opiacés

• Stimuler la respiration, oxygénothérapie.

• Tout surdosage à l’héroïne doit être traité par naloxone (antagoniste morphinique), Narcan, en cas de dépression respiratoire ou de coma.

• Surveillance pendant l’administration du Narcan par voie IV et en perfu­sion :

–   FR (++).

–   État de vigilance et de conscience.

•   Lutter contre l’hypothermie.

•   Si le Narcan est inefficace ou en cas de persistance du coma : prépara­tion à l’intubation.

Conduite à tenir

Le réveil ne doit pas être trop brutal car il y a risque d’apparition de troubles du comportement, risque de fugue et, si la dose est insuffisante, possibilité d’une récidive rapide du coma et de la dépression respiratoire.

En cas de gravité : réanimation avec intubation et ventilation artificielle.

ntoxication aiguë aux excitants de type cocaïne ou amphétamines.

•   Traitement de l’hyperthermie.

•   Traitement des effets excitants et du risque convulsif (benzodiazépines antiépileptiques de type diazépam, Valium, ou clonazépam, Rivotril).

•   Traitement symptomatique des effets vasculaires : hypertension, isché­mie.

•   Traitement symptomatique des complications éventuelles vasculaires cérébrales ischémiques ou hémorragiques.

•   Contrôle de l’ECG.

Orientation

•   Patient conscient : UHCD.

•   Patient inconscient ou présentant des troubles cardiaques ou neurolo­giques : réanimation.

85

Évaluation – Surveillance

• Dans tous les cas, y compris s’il n’y a pas de motivation pour les soins, donner au patient toutes les adresses utiles pour une future prise en charge.

• Traiter la personne avec bienveillance et attention car c’est un malade et non un délinquant.

• Ne jamais le juger et essayer d’établir une relation de confiance afin qu’il sache qu’il peut toujours revenir pour de l’aide.

• Privilégier un seul référent médical et paramédical.

• Établir un contact avec l’assistante sociale dès que possible.

• Afin d’éviter tout incident : établir un inventaire des effets personnels, vérifier l’absence d’objets ou de substances dangereux (armes blanches, drogues…). Remettre les produits illicites à la pharmacie centrale ou à la police, de façon anonyme et suivant la procédure suivie dans l’établis­sement.

Fiche 20, Coma toxique.

Fiche 86, Complications psychiatriques des drogues. Fiche 121, Oxygénothérapie.

Facebook Page Medical Education——Website Accueil —— Notre Application
  • Pour plus des conseils sur cette application et developpement de cette dernier contacter avec moi dans ma emaile support@mededuct.com

Social Media

Le plus populaire

Get The Latest Updates

Abonnez-vous à La Communauté Médicale

Articles Similaires

fichier 61
Uncategorized

Flutter auriculaire

Spécialité : cardiologie / Points importants Présentation clinique / CIMU SIGNES FONCTIONNELS CONTEXTE Terrain Antécédents Circonstances de survenue EXAMEN CLINIQUE EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES ECG _61

Read More »
image 110
Uncategorized

catheter arteriel

Definition     Le catheter arteriel permet le monitorage de la pression arterielle, encontinu, de maniere invasive (pression arteriellesanglante) et permet egalement la realisation de nombreuxprelevementssanguins.

Read More »
image 281 3
Uncategorized

Ponction lombaire

Ponction lombaire Adulte Spécialité : neurologie / Points importants Indications Indications diagnostiques Indications thérapeutiques Contre-indications Présentation du matériel Description de la technique fichier_837fichier_837– – –Ponction

Read More »
image 111 1
Uncategorized

La mononucleose infectieuse

La mononucleose infectieuse Definition     La mononucleose infectieuse est une infection a un virus, le virus Epstein Barr. Physiopathologie Signes cliniques Il peut y avoir

Read More »
image 277
Uncategorized

La desinfection et l’antisepsie

La desinfection     La desinfection est une operation au resultat momentane permettant d’eliminer ou de tuer des microorganismes et ou d’inactiver les virus indesirables portes

Read More »
image 176
Uncategorized

Traumatismes du genou

Repérer les signes de gravité. Soulager la douleur (rôle propre et rôle sur prescription). Proposer un traitement adapté. Conduite à tenir Signes • Inspection :

Read More »
fichier 16
Uncategorized

Cellulite orbitaire de l’adulte

Spécialité : infectieux / ophtalmologie / Points importants Présentation clinique / CIMU SIGNES FONCTIONNELS Généraux Non spécifiques locaux Spécifiques CONTEXTE Terrain favorisant Antécédents Circonstances de

Read More »