Spécialité : toxicologie /
Points importants
- Détournement d’usage du GHB dans certains milieux : homosexuel, culturisme, soirées festives, « soumission médicamenteuse »
- Les intoxications graves sont marquées par un coma d’apparition brutale d’emblée profond et d’évolution courte
- Les associations avec l’alcool ou la cocaïne sont des facteurs de gravité
- Rechercher et corriger une hypokaliémie
- Le traitement est symptomatique
Présentation clinique / CIMU
SIGNES FONCTIONNELS
- Dans les intoxications modérées :
- nausées, vomissements
- contractions musculaires
- hallucinations visuelles
- vertiges et parfois lipothymie
CONTEXTE
Terrain
- Etudiants, adultes jeunes
- Homosexuel
- Culturisme physique
Antécédents
- Toxicomanie
- Consommation de drogues festives
Facteurs de risque
- Association avec alcool ou autres psychotropes ou cocaïne
Circonstances de survenue
- Bars gays et cafés « branchés »
- Boîtes de nuit et soirées festives
- Utilisation délictueuse de type « soumission médicamenteuse »
EXAMEN CLINIQUE
Neurologique
- Etat d’ébriété
- Agitation
- Coma si intoxication grave :
- coma d’installation brutale et d’emblée profond
- potentialisation par la prise d’alcool ou d’autres sédatifs
- coma de courte durée (2 à 6 h) et réveil souvent « explosif »
- Convulsions précédant parfois le coma, surtout si association avec de la cocaïne
Respiratoire
- Pneumonies d’inhalation : fréquentes si coma profond et vomissements
Cardio-vasculaire
- Bradycardie ou tachycardie
- HoTA ou HTA
Métabolique
- Hypokaliémie de transfert
EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES
ECG
- Bloc de branche droit
- Fibrillation auriculaire transitoire
- Inversion de l’onde P
- Parfois aspect d’onde U
Glycémie capillaire
- Indispensable devant tout trouble de la conscience
- Absence d’hypoglycémie si GHB
CIMU
- Tri 1 à 4 selon la profondeur du coma
Signes paracliniques
BIOLOGIE
- Non utile si intoxication non compliquée ou patient asymptomatique
- Dosages toxicologiques :
- recherche qualitative de GHB non utile
- dosage quantitatif de GHB utile si coma ou à visée médico-légale (abus sexuel par soumission médicamenteuse)
- Ionogramme sanguin, créatinine et CPK si coma ou point de compression musculaire
- NFS si suspicion de pneumopathie
- GDS si coma, pneumopathie ou intubation et ventilation mécanique
- Bilan hépatique si coma ou terrain alcoolique
IMAGERIE
- Radio de thorax si coma, suspicion de pneumopathie ou intubation et ventilation mécanique
Diagnostic étiologique
- Par dosage quantitatif de GHB utile si coma ou à visée médico-légale (abus sexuel par soumission médicamenteuse)
Diagnostic différentiel
D’UN COMA CALME
Causes métaboliques
- Hypoglycémie
- Hyponatrémie
- Encéphalopathie hépatique
- Myxoedème
Lésions du SNC
- AVC
- Hémorragie sous arachnoïdienne
- Coma post critique (état de mal épileptique)
Autres toxiques
- Alcool
- Benzodiazépines
- Méprobamate
- Barbituriques
- Autres sédatifs -hypnotiques
Traitement
TRAITEMENT PREHOSPITALIER / INTRAHOSPITALIER
Stabilisation initiale
- Libération des VAS et PLS si coma
- Oxygène si SpO2 < 95% ou HoTA
- Voie veineuse si trouble de la conscience et/ou troubles respiratoires et/ou HoTA
- Intubation et ventilation mécanique si coma profond ou complications pulmonaires sévères (pneumopathie hypoxémique)
Suivi du traitement
- Décontamination digestive :
- lavage gastrique ne doit plus être pratiqué
- charbon activé : non indiqué car absorption rapide
- Pas de traitement spécifique
- Traitement symptomatique :
- remplissage vasculaire si HoTA :
- bolus répétés de 250 mL de cristalloïdes en perfusion rapide de 10 à 15 min
- dose maximale 1000 mL pour corriger l’hypovolémie relative liée à la vasoplégie
- correction prudente de l’hypokaliémie
- antiépileptiques (Clonazépam) si convulsions
- atropine si bradycardie
- intubation et ventilation assistée si coma et/ou pneumopathie d’inhalation hypoxémique.
- remplissage vasculaire si HoTA :
MEDICAMENTS
- Clonazépam (Rivotril) 1 mg en bolus si convulsions
Surveillance
CLINIQUE
- Conscience
- FR, perméabilité des VAS, SpO2
- PA, FC
- Température
- ECG
PARACLINIQUE
- Aucun en l’absence de complication
Devenir / orientation
EN PREHOSPITALIER
- Tout patient suspect d’intoxication par GHB doit être transporté vers un hôpital disposant d’un service d’urgence et d’un service de soins intensifs
- Transport aux Urgences pour surveillance si aucun signe de gravité
- Transport en Unité de Soins Intensifs ou Réanimation si signe de gravité
EN INTRAHOSPITALIER
- Critères d’admission en réanimation :
- coma
- HoTA non corrigée après 1000 mL de remplissage.
CRITERES DE SORTIE
- Absence de symptômes après au minimum 6 heures de surveillance.
- Evaluation psychiatrique obligatoire pour toute tentative de suicide
RECOMMANDATIONS DE SORTIE
- Informer entourage ou famille si sortie à domicile au décours d’une tentative de suicide
- Accompagnement du patient souhaité si sortie à domicile au décours d’une tentative de suicide
Mécanisme / description
METABOLISME
- Le GHB se consomme sous forme de poudre blanche ou de granulés
- Incolore lorsqu’il est dissout dans une boisson
- Métabolisé par le foie en CO2 et H2O
- Elimination respiratoire des métabolites
- Contrôle l’activité de certaines synapses GABA du système nerveux central
PHARMACODYNAMIE
- Constituant endogène de l’organisme
- Action GABA-mimétique
- Action de désinhibition psychique
- Action de stimulation de l’hormone de croissance
Bibliographie
- Rapport annuel 2007 Etat du phénomène de la drogue en Europe. Observatoire Européen des drogues et des toxicomanies
- Lapostolle F, Flesch F. Particularités des nouvelles drogues. Réanimation 2006 ; 15 : 412-417
- Snead OC 3rd, Gibson KM. g-Hydroxybutyric acid. N Engl J Med 2005; 352: 2721-32
Auteur(s) : Papa GUEYE
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