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Laryngite de l’enfant

Laryngite de l’enfant

Laryngite de l’enfant

Enfant
Spécialité : orl / pédiatrie /


Points importants

  • La dyspnée laryngée de l’enfant doit être prise en charge rapidement et ses signes de gravité doivent être bien connus, car l’évolution peut être rapidement défavorable
  • Avant 6 mois, les causes principales sont le stridor congénital, l’angiome sous-glottique et les malformations
  • Après 6 mois, il s’agit le plus souvent de laryngites virales, dont le traitement est essentiellement basé sur les corticoïdes
  • Tableaux cliniques le plus souvent bénins avec < 1% formes graves et < 5% d’hospitalisation dont 1 à 3% d’intubation


Présentation clinique / CIMU

SIGNES FONCTIONNELS 

Généraux

  • Sueurs, HTA, tachycardie
  • Hypoxie avec cyanose, d’apparition tardive et dans les formes sévères

Spécifiques

  • Laryngite congestive :
    • toux (accès très brefs)
    • voix rauque sans dyspnée continue
    • apnées de quelques secondes
  • Laryngite sous glottique :
    • la plus fréquente entre 1 et 3 ans
    • inflammation aigue de la sous-glotte
    • rhinopharyngite
    • dyspnée laryngée
    • fièvre modérée

CONTEXTE 

Terrain 

  • Enfants de moins de 6 ans
  • Pic de 7 à 36 mois
  • Sex ratio (garçon/fille) : 1,5

Traitement usuel 

  • Aérosol d’adrénaline
  • Corticoïdes

Antécédents

  • Aucun habituellement

Facteurs de risque

  • Reflux gastro-œsophagien (surtout en présence de laryngomalacie)
  • Prématurité
  • nhalation de substances irritatives

Circonstances de survenue

  • Contexte infectieux
  • Exclure ingestion de corps étranger
  • Apparition nocturne (laryngite sous-glottique)

EXAMEN CLINIQUE 

  • Age (gravité si < 6 mois)
  • Présence de signes d’hypercapnie (sueurs, pâleur)
  • Présence de signes d’hypoxie (cyanose)
  • Signes de lutte
  • Cornage
  • Tirage
  • Examen pneumologique et cardiovasculaire approfondi

EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES

  • SpO2, ECG

CIMU

  • Tri 1 : laryngite sous-glottique sévère
  • Tri 3 : laryngite congestive


Signes paracliniques

BIOLOGIQUES 

  • Bilan infectieux (NFS, CRP) non utile, sauf pour exclure une pathologie bactérienne qui est suspectée en cas de fièvre élevée et mal tolérée, associée à une altération de l’état général


Diagnostic étiologique

  • nfection virale :
    • virus influenza A et B, para-influenza, adénovirus, coronavirus, rhinovirus (présence de fièvre et contage familial)
  • nfection bactérienne :
    • streptocoque ß-hémolytique, Hæmophilus influenzæ ou pneumocoque (fièvre élevée, altération de l’état général)
  • nhalation de substances irritatives (tabac, fumée, oxyde de carbone), de caustiques chimiques,corps étrangers, traumatismes (anamnèse fondamentale)


Diagnostic différentiel

EN REGLE GENERALE

< 6 mois

  • Reflux gastro-œsophagien
  • Laryngomalacie
  • Paralysie laryngée (trauma obstétrical)
  • Malformation congénitale (sténose, palmure)
  • Kyste congénital du larynx
  • Angiome sous-glottique +++
  • Autres causes : sténose sous-glottique, palmure, kyste vestibule laryngé

> 6 mois

  • Corps étrangers laryngés
  • Brûlures accidentelles du larynx
  • Oedèmes laryngés allergiques (signes sévères, anaphylaxie)
  • Oedème angio-neurotique héréditaire
  • Traumatismes laryngés externes
  • Traumatismes laryngés internes (iatrogènes)
  • Papillomatose laryngée


Traitement

TRAITEMENT PREHOSPITALIER / INTRAHOSPITALIER

Stabilisation initiale

  • Laryngite sous-glottique :
    • si la dyspnée est menaçante :
      • 1 aérosol d’adrénaline : 5 mg = 5 mL à passer en 15 min ou budésonide (0,5 µg) : 1 ampoule à passer en 15 min
      • associée à corticoïdes : méthylprednisolone 2 mg/kg IVL ou bétaméthasone per os (16 gouttes/kg) ou prednisolone 2mg/kg per os
  • Laryngite congestive :
    • corticoïdes per os : bétaméthasone per os (16 gouttes/kg) ou prednisolone 2mg/kg per os

Suivi du traitement 

  • En présence de signes de gravité ou en cas de non amélioration ou de réapparition des symptômes :
    • prévenir les ORL et, si sévère, les réanimateurs
    • hospitalisation, voie veineuse, surveillance
    • répéter les aérosols d’adrénaline toutes les heures en attendant l’efficacité des  corticoïdes (délai = 6 heures)

MEDICAMENTS 

V

  • Methylprednisolone (Solumédrol, lyophilisat et solution pour usage parentéral à 20 mg/2 mL, 40 mg/2 mL et 120 mg/2 mL) : 2 mg/kg IVL

PO 

  • Bétaméthasone (Célestène, solution buvable à 0,05 % : 1 mL de solution correspond à 0,5 mg de bétaméthasone) : 16 gouttes/kg
  • Prednisolone (Solupred, comprimé effervescent à 5 mg, 20 mg et comprimé orodispersible à 5 mg) : 2mg/kg PO

Aérosols 

  • Adrénaline (5 mL = 5 mg) : 1 ampoule en 15 min
  • Budésonide (suspension pour inhalation 0,5mg/2mL): 1 ampoule en 15 min


Surveillance

CLINIQUE 

  • Signes de lutte
  • Alimentation
  • FC, FR, SpO2, PA, T°/h et ensuite toutes les 3 h


Devenir / orientation

CRITERES D’ADMISSION

  • Signes d’hypoventilation alvéolaire : hypercapnie (sueurs, HTA, tachycardie), hypoxie (cyanose)
  • Troubles du rythme respiratoire (bradypnée, pauses, apnées)
  • Signes d’épuisement : tachypnée superficielle, disparition du tirage (enfant)
  • Durée : si > 1 h = gravité potentielle

CRITERES DE SORTIE

  • Enfant eupnéique
  • Capable de s’alimenter normalement
  • Apyrétique

ORDONNANCE DE SORTIE

  • En l’absence de récidive des signes de laryngite 2-3 heures après l’épisode aigu de laryngite sous-glottique, ou si laryngite congestive chez un enfant > 6 mois : retour à domicile avec ordonnance de corticoïdes PO 16 gouttes/kg/j pendant 3 jours
  • Associer un traitement antipyrétique pour la fièvre
  • Avant l’âge de 6 mois, même en cas d’amélioration sous traitement, il est souhaitable de demander un avis ORL en vue d’une endoscopie diagnostique

RECOMMANDATIONS DE SORTIE

  • Reconsulter le médecin traitant ou, le cas échéant, aux Urgences si nouvel épisode


Mécanisme / description

  • La laryngite est une inflammation aiguë du larynx d’origine infectieuse survenant le plus souvent au cours des infections épidémiques virales des voies aériennes supérieures pendant l’hiver ou au début du printemps
  • Le larynx du nourrisson est particulier par rapport à celui de l’adulte : la sous-glotte est de petite taille (6 mm de diamètre à la naissance) et elle est limitée par un anneau cartilagineux inextensible, le cartilage cricoïde. Elle est en outre recouverte par un tissu conjonctif lâche, particulièrement sensible à l’inflammation
  • Dans ce contexte, toute agression, même modérée, entraîne une importante augmentation des résistances des voies aériennes et une dyspnée inspiratoire


Algorithme


Bibliographie

  • Bourchier D. Humidification in viral croup: a controlled trial. Aust Paediatr J 1984;20:289–91.
  • Johnson D. Croup. Clinical Evidence 2004;12:401–26.
  • Kelley PB. Racemic epinephrine use in croup and disposition. Am J Emerg Med 1992;10:181–3.
  • Neto GM. A randomized controlled trial of mist in the acute treatment of moderate croup. Academic Emerg Med 2002;9:873–9.
  • Prendergast M, Jones JS, Hartman D. Racemic epinephrine in the treatment of laryngotracheitis: can we identify children for outpatient therapy? Am J Emerg Med 1994;12:613–6.
  • Rizos JD, DiGravio BE, Sehl MJ, Tallon JM. The disposition of children with croup treated with racemic epinephrine and dexamethasone in the emergency department. J Emerg Med 1998;16:535–9.
  • Russell K. Cochrane Acute Respiratory Infections Group. Glucocorticoids for croup. Cochrane Database Syst Rev 2006.

Auteur(s) : Luigi TITOMANLIO, Gwladys BARTHOD, Irène D’AGOSTINO

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