Spécialité : rhumatologie / symptômes /
Points importants
- Problème de santé publique
- La lombalgie aiguë est définie par un délai d’évolution inférieur à 3 mois
- Douleur n’irradiant pas au-delà du pli fessier
- Différencier une lombalgie commune d’une lombalgie symptomatique :
- fracturaire
- infectieuse
- inflammatoire
- tumorale
Présentation clinique / CIMU
SIGNES FONCTIONNELS
Généraux
- Fièvre
- Altération de l’état général, asthénie
- Perte de poids
Spécifique
- Trajet et irradiation de la douleur
- Rythme de la douleur :
- lombalgie mécanique (lombalgie commune) :
- calmée par repos et antalgiques
- augmentée par efforts et en fin de journée
- non insomniante
- lombalgie inflammatoire (lombalgie symptomatique) :
- mal soulagée par repos et antalgiques
- insomniante
- dérouillage matinal
- parfois associée à une fièvre, altération de l’état général
- lombalgie mécanique (lombalgie commune) :
CONTEXTE
Terrain
- Lombalgie commune : âgé de 20 à 50 ans
- Lombalgie symptomatique : âgé de moins de 20 ans ou plus de 55 ans
Traitement usuel
- Corticothérapie au long court (facteur favorisant de tassement ostéoporotique)
Antécédents
- Lombalgiques : épisodes récidivants (en faveur de lombalgie commune)
- Néoplasiques (myélome, lésion secondaire : sein, prostate, thyroïde, poumon, rein)
- Ostéoporose
- Maladie de système
- Toxicomanie
- Tuberculose
Facteurs de risque
- Surcharge pondérale
- Ostéoporose
- Port chronique de charge lourde (professionnel)
Circonstance de survenue
- Effort
- Port de charge lourde
- Traumatisme
EXAMEN CLINIQUE
- EVA ou EN, Température, FC, PA
- Modification de la courbure : cyphose, scoliose, hyperlordose
- Contracture paravertébrale
- Points douloureux sur le rachis
- Signe de la sonnette (absent dans la lombalgie commune)
- Mobilité active et passive : distance main-sol, indice de Schober, inclinaison, rotation du tronc
- Une contracture et raideur dans tous les plans = signe d’alerte
- Sciatalgie (Lasègue)
- Syndrome de la Queue de Cheval :
- syndrome déficitaire neurologique sensitif ou moteur des membres inférieurs
- abolition des réflexes
- troubles sphinctériens
- anesthésie en selle
- Recherche diagnostic différentiel : masse battante abdominale, souffle aortique, contact lombaire
DIFFERENCIER LOMBALGIE COMMUNE ET LOMBALGIE SYMPTOMATIQUE
Lombalgie commune ou mécanique
- Début brutal
- Déclenchée par port de charge lourde ou inclinaison
- Episodes récidivants
- Douleur limitée
- Pas d’irradiation
- Bon état général
- Améliorée par le repos
- Douleur aggravée par les mouvements
- Examen clinique :
- mouvements asymétriques du rachis
- pas de déficit neurologique
Lombalgie symptomatique ou inflammatoire
- Début insidieux
- Douleur sévère et progressive
- Non soulagée par le repos et antalgiques
- Douleur nocturne continue
- Raideurs matinales
- Localisée à plusieurs niveaux rachidiens
- Altération de l’état général
- Evolution > 3 mois
- ATCD à risque
- Examen clinique :
- fièvre possible
- contracture, raideurs dans tous les plans
- signe de Schober < 4 cm
- déficit neurologique éventuel
EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES
- BU (pour éliminer une pyélonéphrite ou colique néphrétique)
- ECG (diagnostic différentiel)
CIMU
- Tri 3
Signes paracliniques
BIOLOGIE
Pour la lombalgie commune aucune biologie n’est nécessaire
Pour la lombalgie symptomatique
- NFS (hyperleucocytose, anémie)
- Ionogramme sanguin (Hyperprotidémie)
- Calcémie-phosphorémie (hypercalcémie, hyperphosphorémie)
- CRP (syndrome inflammatoire)
- PSA (Prostate Specific Antigen)
- Protéinurie, électrophorèse des protéines plasmatiques (myélome)
IMAGERIE
Lombalgie commune
- Pas d’examens dans les 7 premières semaines d’évolution sauf si absence d’évolution favorable
Lombalgie symptomatique
- Radiographie lombaire face et profil :
- les signes d’alerte :
- asymétrie du tassement vertébral
- recul du mur postérieur
- effacement de la corticale ou d’un pédicule
- signes en faveur d’un tassement ostéoporotique :
- tassement cunéiforme
- épargne le mur postérieur
- signe en faveur d’une spondylodiscite :
- radio normale au début
- pincement discal diffus
- érosions
- condensation du plateau discal
- abcès paravertébral
- les signes d’alerte :
- IRM en urgence si déficit neurologique
Diagnostic différentiel
- IDM postérieur
- Dissection aortique
- Anévrysme de l’aorte abdominale
- Pyélonéphrite
- Epigastralgies
- Douleurs de pancréatite
- Endométriose
- Maladies de l’ovaire
Traitement
TRAITEMENT PREHOSPITALIER / INTRAHOSPITALIER
Stabilisation initiale
- Mise en condition avec traitement de la douleur essentiellement
Suivi du traitement
- Montée en puissance des antalgiques en fonction de l’EVA ou l’EN
MEDICAMENTS
- Antalgiques palier 1, 2 voire 3 :
- palier 1 : paracétamol 1 g x 4/j IV ou PO
- palier 2 : association paracétamol/tramadol (Ixprim 1 cp x 4/j) PO ou néfopam (Acupan) 1 amp x3/j en IVL ou encore tramadol forme LP (Ex : Topalgic LP 100 mg ou 150 mg x 2/j)
- Dans les lombalgies mécaniques :
- AINS cure courte en dehors de toute contre-indication : kétoprofène (Bi-profénid) LP 100 mg/jour pendant 7 j
- Myorelaxant à visée sédative :
- tétrazépam (Myolastan) 1 cp à prendre le soir au coucher PO
Surveillance
CLINIQUE
- EVA ou EN, PA (anti-inflammatoires), signes neurologiques
PARACLINIQUE
- Néant sauf indication particulière
Devenir / orientation
CRITERES D’ADMISSION
- Lombalgie aiguë hyperalgique
- Hypercalcémie
- Syndrome septique ou inflammatoire
- Tassement vertébral post-traumatique avec recul du mur postérieur (avis orthopédiste pour éventuel corset plâtré)
- Syndrome déficitaire neurologique (grande garde neurochirurgie)
- ATCD à risque
CRITERES DE SORTIE
- Lombalgie commune (mécanique) non compliquée
ORDONNANCE DE SORTIE (lombalgie commune)
- Traitement pour 6 jours à réévaluer par médecin traitant
- Paracétamol 1 g toutes les 6h
- Bi-profenid : 1 cp matin et soir au milieu des repas
- Myolastan : 1 cp le soir au coucher
- Eventuellement ceinture lombaire
RECOMMANDATIONS DE SORTIE
- Repos mais sans excès
- Lutte contre surcharge pondérale
- Positions ergonomiques (favoriser flexion des membres inférieurs)
- Kinésithérapie lombaire dans un second temps mais pas en aigu
Bibliographie
- Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes de moins de trois mois (HAS février 2000)
- Imagerie dans la lombalgie commune de l’adulte (HAS Décembre 1998)
- Médecine Interne : Principes et Pratiques (Davidson)
Auteur(s) : Nora OULED, Sarah ENSER
Facebook Page Medical Education——Website Accueil —— Notre Application
- Pour plus des conseils sur cette application et developpement de cette dernier contacter avec moi dans ma emaile support@mededuct.com