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Prélèvements

Les prélèvements destinés à des recherches d’anticorps (sérodia­gnostics, complément, autoanticorps, agglutinines, etc.) se font sur tube sec.

En hématologie, les prélèvements pour NFS-VS se font sur EDTA. Les prélèvements pour les examens de l’hémostase se font sur tube citraté. Les prélèvements pour étude de l’hémostase doivent impé­rativement se faire selon des règles strictes détaillées ci-dessous.

En biochimie, les dosages sur sérum se font à partir de prélèvements sur tube sec, Les dosages sur plasma se font évidemment sur anti­coagulant (héparine, EDTA ou oxalate). Lorsque tel ou tel anticoa­gulant est incompatible avec la méthode de dosage la plus utilisée, cette interférence est signalée sous la forme : « Prélèvement sur héparine, (…) ne conviennent pas ».

Beaucoup de dosages peuvent se faire soit sur sérum soit sur plasma en fonction de la technique choisie par le laboratoire. Dans ce cas il est indiqué « Prélèvement sur tube sec ou sur tube hépariné ».

Dans l’énorme majorité des cas, doser sur plasma ou sur sérum n’influence pas les résultats. Parmi les dosages présentés dans cet ouvrage, un seul donne des résultats différents selon qu’il est fait sur plasma ou sérum, c’est celui du glucose. Les valeurs (différentes) sériques et plasmatiques de la glycémie sont indiquées à la rubrique Valeurs usuelles.

Prélèvement sanguin pour test d’hémostase

Il est indispensable de respecter les précautions suivantes :

• patient de préférence à jeun ;

• prélever sur le bras opposé à une perfusion d’héparine ;

• sauf nécessité absolue ne pas prélever sur cathéter ;

• si d’autres examens sont demandés, prélever dans le tube pour étude de l’hémostase en dernier en utilisant l’écoulement des premiers millilitres de sang pour d’autres analyses ;

  • recueillir le sang sur citrate – à la concentration de 3,2 % de citrate de sodium, soit un volume de citrate pour neuf volumes de sang -, ou sur tube CTAD (dans le cadre du suivi d’un traite­ment par l’héparine non fractionnée). Tout autre anticoagulant est proscrit ;
  • respecter strictement le volume de sang à prélever tel qu’il est indiqué sur le tube fourni par le laboratoire ;
  • utiliser des tubes en verre siliconé ;
  • ne pas laisser le garrot en place plus de 1 min (recommandation du GEHT ou Groupe d’études sur l’hémostase et la thrombose) ;
  • homogénéiser le sang et l’anticoagulant par huit à dix retourne­ments successifs ;
  • envoyer au laboratoire dans l’heure suivant le prélèvement.

Prélèvement artériel pour dosage des gaz du sang

Le sang est prélevé par ponction de l’artère radiale après test d’Allen, qui consiste à comprimer les deux artères, radiale et cubi­tale, afin de vider la main de son sang. Lorsque celle-ci est devenue blanche, l’artère cubitale est libérée. Si la main se recolore, la ponc­tion est autorisée car cela montre qu’en cas de lésion de l’artère radiale au cours ou au décours du geste, l’artère cubitale prendrait le relais.

Prélèvement en anaérobiose stricte (à l’abri de l’air), sans garrot, dans une seringue jetable spéciale héparinée, et bouchée dont le piston remonte spontanément sous l’influence de la pression arté­rielle. Ponctionner obliquement à 45°, la pointe de l’aiguille face au courant artériel jusqu’à l’apparition de sang rouge dans la serin­gue ; 3 mL de sang sont suffisants.

Après la ponction comprimer l’artère pendant 5 min avec une com­presse imbibée d’antiseptique.

Les éventuelles bulles d’air doivent être chassées immédiatement pour éviter toute altération de la pression partielle en oxygène.

La ponction peut aussi se faire dans l’artère fémorale ou humérale. À la ponction artérielle souvent redoutée des patients il est possi­ble de préférer, soit une ponction à l’aiguille ultrafine pour micro­méthode (100 |1L suffisent), soit un prélèvement de sang capillaire « artérialisé » à l’oreille après vasodilatation cutanée au moyen d’une pommade spéciale appliquée pendant 10 min.

Dosage des gaz du sang dans les 15 min qui suivent le prélèvement.

Prélèvement sanguin pour hémoculture

Après asepsie rigoureuse du site de prélèvement (alcool à 70 % plus produit iodé) pendant 1 à 2 min (respecter ce temps de contact), prélever par ponction veineuse à l’aide d’un dispositif à usage unique.

Prélever une quantité suffisante de sang : 5-10 mL par flacon chez l’adulte, 1-2 mL chez l’enfant.

Éviter de prélever le sang à partir d’un cathéter : risque important de contamination.

Si le patient est traité par antibiotiques, utiliser de préférence des flacons contenant des substances (résines, charbon activé) ayant un effet neutralisant sur les antibiotiques.

Ensemencer les flacons pour hémoculture après désinfection du capuchon (alcool à 70 % produit iodé qu’on laisse sécher). Deux flacons par hémoculture : l’un en anaérobiose et l’autre en aéro- biose (laisser entrer de l’air filtré).

Envoyer au laboratoire le plus rapidement possible à température ambiante. Au laboratoire les flacons doivent être placés dans une étuve à 37 °C immédiatement.

Prévenir le laboratoire d’une éventuelle prise d’antibiotique. Indiquer la date, l’heure, le site du prélèvement et la température du patient.

Recueil des urines de 24 h

Ce type de recueil doit être préféré à un recueil fractionné (urines nocturnes ou urines recueillies sur un temps fixe : 2 ou 4 ou 8 h) cha­que fois que l’élimination du produit dosé (créatinine par exemple) n’est pas constante au cours du nycthémère.

Le patient vide sa vessie aux toilettes à une heure précise (8 h du matin par exemple) ; les urines correspondantes sont jetées.

Toutes les urines provenant de toutes les mictions sont ensuite recueillies jusqu’au lendemain à la même heure, dans un récipient propre et stérile. La dernière miction est recueillie.

Agiter le bocal (pour homogénéiser les urines) avant de prélever un échantillon pour le dosage.

Les erreurs les plus habituelles sont la conservation de la première miction, l’oubli d’une miction, l’absence de recueil lors d’une mic­tion associée à une défécation.

Dosage de la créatinine urinaire

Le dosage de la créatinine urinaire permet de s’assurer que le recueil des urines de 24 h a bien été total. En effet, la créatininurie est une constante pour un individu donné, qui est fonction de sa masse musculaire. Si la créatininurie est plus basse que ne le voudraient le poids et la taille, c’est que le recueil urinaire est incomplet.

Valeurs usuelles

• Chez l’homme :

1 100 à 2 000 mg/24 h (10 à 18 mmol/24 h)

20 à 26 mg/kg/24 h (220 pmol/kg/24 h)

• Chez la femme :

800 à 1 350 mg/24 h (7 à 12 mmol/24 h)

14 à 22 mg/kg/24 h (177 pmol/kg/24 h)

Tout recueil d’urines dont la créatininurie s’écarte de ces normes doit être écarté quel que soit le dosage envisagé : clairance de la créatinine, dosage d’hormones, bilan phosphocalcique, etc.

Acidification des urines

L’acidification des urines est indispensable en cas de dosage de 5HIA, acide oxalique, catécholamines, sérotonine.

Préparer un bocal contenant 15 mL d’HCl et 15 mL d’eau.

Acide et eau doivent être mis dans le bocal avant le recueil et non après sinon les résultats seront minorés.

Expliquer au patient que le bocal contient de l’acide chlorhydrique.

Procéder ensuite comme à l’habitude pour un recueil d’urines de 24 h.

Prélèvement de selles

Voir Coproculture et Examen parasitologique des selles.

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