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Botte pédieuse

Adulte

Spécialité : traumatologie /

Points importants


  • Immobilisation de la cheville à 90°

Indications


  • Fractures métatarsiennes et tarsiennes

  • Fractures malléolaires

  • Fractures du calcanéum

  • Fractures distales de la jambe

  • Certaines entorses

  • Rupture du tendon d’Achille

Présentation du matériel


  • Un jersey de 7 ou 10 cm de large, d’une longueur légèrement supérieure à celle de la jambe

  • Une bande de ouate orthopédique de 15 cm de large

  • 2 ou 3 bandes de plâtre de 15 cm de large

  • Un soutien poplité

Description de la technique

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– – –
Botte pédieuse


  • Enfiler le jersey sur la jambe. S’arrêter à mi-rotule :

    • couper le jersey au ras des orteils

  • Disposer la bande ouatée en démarrant au bord proximal du jersey (mi-rotule) :    

    • faire 2 tours puis chevaucher moitié par moitié à chaque spire

    • dépasser également la limite distale afin d’avoir secondairement un bourrelet protecteur

    • bien protéger au niveau du calcanéum et du coup de pied

  • Le plâtre doit être fait avec une position de cheville à 90° :    

    • ne pas mobiliser une cheville en cours de confection. Cela risquerait de générer des plis compressifs au niveau du coup de pied

    • la jambe est positionnée sur un soutien poplité. Faire descendre la cheville au maximum afin de remonter le pied plus facilement

    • poser la bande plâtrée en commençant deux travers de doigt sous la rotule

    • faire tout de suite un biais afin de libérer le poplité externe

    • bien épouser les formes du patient sans serrer le plâtre. Toujours lisser avec la paume de la main et non les doigts

    • aller chercher la base du 5

  • Faire l’éversion proximale

  • Continuer avec la deuxième bande. Bien respecter le 5ème doigt qu’il ne faut pas recouvrir

  • Faire l’éversion distale puis continuer à recouvrir avec la bande

  • Finir éventuellement avec une dernière bande pour recouvrir l’éversion proximale

  • Poser le pied sur un coussin moelleux et retirer le soutien poplité, le temps que le plâtre sèche



Précautions d’emploi


Limites de l’appareil


  • Distale :

    • la base des orteils

  • Proximale :

    • 2 travers de doigt sous la rotule et sous le creux poplité


Position du membre


  • Cheville à 90°, sauf dans les cas de rupture du tendon d’Achille


Conseil particuliers


  • Surélever le pied (cales de 10 cm sous les pieds du lit)

  • Pas d’appui sur le membre immobilisé

  • Les orteils doivent être fréquemment mobilisés

  • Traitement anticoagulant pendant la durée totale du traitement orthopédique, voire au-delà

  • Ce plâtre impose 6 semaines d’immobilisation


Vérifications


  • Flexion possible du genou à 90°, sans gêne au niveau du creux poplité

  • Base du petite orteil non recouverte



Complications


COMPLICATIONS POSSIBLES POUR TOUS LES PLATRES


La compression


  • Elle entraîne une atteinte nerveuse et circulatoire responsable du syndrome des loges (tuméfaction du membre, cyanose, douleur)

  • La stase sanguine entraîne une augmentation du contenu, donc la pression de la loge musculaire. L’oedème post-traumatique augmente, la pression du plâtre aggrave le phénomène compressif

  • On aboutit à un arrêt du retour veineux et une altération de la circulation artérielle (contracture, atrophie osseuse, troubles trophiques, voire nécrose d’un segment de membre)

  • Une douleur à type de brûlures, de picotements (paresthésies) évoque généralement une compression

  • Une douleur lancinante, intolérable, plus ou moins pulsatile traduit bien souvent une striction

  • Une dorsiflexion douloureuse des doigts ou orteils peut signifier un plâtre trop serré


Le syndrome de Volkmann


  • A partir de la 8ème heure, l’intégrité des fibres musculaires est définitivement compromise. On observe alors une paralysie ischémique des muscles fléchisseurs des doigts et des muscles de l’avant-bras. La main se positionne alors en griffe à cause de la rétraction tendineuse


L’amyotrophie


  • Elle correspond à une fonte de la masse musculaire due à l’immobilisme du membre


Les lésions cutanées


  • Ulcération, escarres, phlyctènes dues à des saillies osseuses comprimées


L’hypertrichose


  • Développement accentué de la pilosité sous le plâtre


La raideur articulaire


  • Due à l’immobilisation prolongée de l’articulation


La phlébite


L’algoneurodystrophie


  • Syndrome loco-régional avec  rétraction de la capsule articulaire

  • Signes :    

    • douleur

    • réduction de la mobilité

    • peau fine et humide

    • troubles de la sudation

    • enraidissements articulaires

    • poils érectiles


Le retard de consolidation ou pseudarthrose


  • Facteurs retard dans la consolidation osseuse :    

    • âge (ralentissement du métabolisme osseux)

    • fracture diaphysaire

    • fracture ouverte

    • hématome périfracturaire

    • immobilisation insuffisante du foyer de facture

    • interpositions musculaires

    • infections

    • les AINS

    • les corticoïdes


Si les symptômes persistent à la surélévation du membre, il ne faut pas hésiter à faire ouvrir le plâtre (bivalver)



Surveillance


SURVEILLANCE ET CONSEILS GENERAUX POUR TOUS LES PLATRES


Surveillance


Elle doit être minutieuse pendant les 48 premières heures


  • Absence d’oedème ou d’aggravation de l’oedème des doigts ou des orteils, de la colonne du pouce

  • Vérifier la température du membre plâtré (les deux membres doivent être de température égale) :    

    • si le membre plâtré est trop chaud, il y a risque de compression veineuse

    • s’il est trop froid, il faut craindre une compression artérielle

  • Observer la mobilité (le patient doit pouvoir bouger volontairement les doigts ou les orteils). Si la pince entre le pouce et les autres doigts ne peut être obtenue, vérifier que la commissure du pouce ne soit pas indûment recouverte par le plâtre. Sinon, faire une échancrure.

  • Vérifier la sensibilité

  • Vérifier la couleur :    

    • une cyanose traduit généralement une compression veineuse

    • une pâleur peut signifier une compression artérielle


Conseils aux médecins


  • Une tâche, même minime sur un plâtre, peut traduire une lésion cutanée, une infection, un saignement

  • Une escarre est indolore. Les seuls signes sont des tâches brunâtres ou verdâtres

  • Un plâtre fraîchement posé dégage naturellement une odeur d’humidité. Par contre, une odeur plus prononcée voire fétide signifie une infection, une escarre

  • Bien s’assurer que les contours du plâtre ne génèrent pas de lésion cutanée

  • Ne pas recouvrir un plâtre fraîchement posé. Le séchage effectif demande 24 à 48 heures (2 à 3 heures pour une résine)

  • Tout membre inférieur plâtré nécessite un traitement anticoagulant et donc une surveillance biologique inhérente à prévoir

  • Tout patient plâtré doit être suivi en consultation externe


Conseils aux patients


  • Consulter dès le moindre signe (oedème, fourmillements, cyanose, douleur à l’extension des doigts, odeur suspecte)

  • Ne pas marcher sur le plâtre. Si l’appui est autorisé, attendre le temps préconisé (24 à 48 heures)

  • Ne pas mouiller le plâtre et le protéger avec un sac plastique ou un cellophane pour la toilette

  • Si le plâtre est sale, on peut laver avec une éponge humide et le faire sécher au sèche-cheveux FROID

  • Surélever le membre pour faciliter le retour veineux :    

    • le bras : écharpe le jour et oreiller de soutien la nuit

    • la jambe : disposer des cales de 10 cm sous les pieds du lit. A défaut, mettre un oreiller sous les jambes

  • Bien respecter le traitement anticoagulant et les bilans prescrits

  • Ne pas insérer d’objet sous le plâtre en cas de démangeaisons

  • Eviter les vêtements serrés et les bijoux circulaires

  • En cas de membre inférieur plâtré, disposer un petit coussin au niveau de la cheville afin d’éviter une apparition d’escarre talonnière

  • Afin de réduire l’amyotrophie, pratiquer des contractions isométriques (50/h toutes les heures)

  • Ne pas conduire avec un plâtre

  • Faire bivalver le plâtre en prévision d’un long voyage en avion (risque d’oedème)

  • Apprendre à régler les cannes anglaises (coude fléchi à 30°)

  • Apprendre à évoluer dans un escalier :    

    • pour monter : membre sain puis membre plâtré puis les cannes

    • pour descendre : les cannes puis le membre plâtré puis le membre sain

  • Apprendre à marcher avec les cannes : pied sain puis pied plâtré puis les cannes

Auteur(s) : Jacques CHEVALIER

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