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Hoquet

Spécialité : pediatrie / symptômes /

Points importants

  • Le hoquet relève exceptionnellement de l’urgence, car il n’engage pas le pronostic vital
  • Il est rarement le signe d’une pathologie nécessitant une prise en charge urgente
  • Cependant, il s’agit d’une pathologie invalidante, même si peu douloureuse
  • Un traitement doit donc être proposé aux urgences
  • Un hoquet évoluant depuis plus de 48 heures est habituellement dû à une pathologie organique

Présentation clinique / CIMU

SIGNES FONCTIONNELS

Généraux

  • Insomnie
  • Dépression
  • Perte de poids en cas d’évolution mais le retentissement aigu du hoquet en soi est exceptionnel

Spécifiques

  • Variables en fonction de la cause (cf. diagnostic étiologique)

CONTEXTE

Terrain

  • Les hoquets durant plus d’un mois sont, dans plus de 90% des cas, de cause organique chez l’homme et d’origine psychogène chez la femme

Traitement usuel

  • Rechercher une prise de corticoïdes, benzodiazépines, barbituriques, opiacés ou méthyle dopa (Aldomet), qui peut favoriser la survenue d’un hoquet

Antécédents

  • Reflux gastro-intestinal
  • Tumeur cérébrale, cervicale ou thoracique
  • Goitre
  • Insuffisance rénale
  • Diabète
  • Alcoolisme
  • Anorexie
  • Sclérose en plaque
  • Chirurgie récente

Rechercher les épisodes antérieurs de hoquet et les traitements entrepris

Prise d’alcool, alimentation abondante (…)

EXAMEN CLINIQUE

  • Recherche principalement une cause de hoquet qui nécessite une prise en charge spécifique dans le cadre de l’urgence

Abdominale

  • Syndrome occlusif
  • Péritonite
  • Une cholécystite
  • Appendicite
  • Abcès sous-diaphragmatique

Neurologique

  • Encéphalite
  • Abcès cérébral
  • Tumeur cérébrale
  • Accident vasculaire cérébral
  • Hémorragie méningée
  • Signes d’intoxication alcoolique aiguë

Thoracique

  • Pneumopathie
  • Infarctus du myocarde
  • Péricardite

Cervicale

  • Pharyngite
  • Candidose (évocatrice de candidose oesophagienne)
  • Irritation de la membrane tympanique par un corps étranger
  • Abcès rétropharyngé ou périamygdalien

Métabolique

  • Insuffisance rénale
  • Hypokaliémie
  • Hypocalcémie
  • Hyperventilation
  • Udiabète

Psychogène

  • Stress
  • Excitation particulière

Iatrogène

  • Voir les traitements habituels à rechercher

EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES

  • ECG (à la recherche de signes d’infarctus du myocarde ou de péricardite)
  • Glycémie capillaire (recherchant une hyperglycémie faisant évoquer un diabète)

CIMU

  • Le hoquet en soi : tri 5, mais à moduler en fonction de l’étiologie

Signes paracliniques

BIOLOGIQUE

La plupart de ces examens ne sont pas nécessaires dans le cadre de l’urgence, en dehors d’une orientation guidée par l’interrogatoire et l’examen clinique

  • NFS (une anémie pouvant orienter vers une pathologie gastro-intestinale)
  • CRP (un processus inflammatoire ou infectieux)
  • Ionogramme sanguin, créatininémie, glycémie, calcémie (une insuffisance rénale, une hyponatrémie, une hypokaliémie, une hyperglycémie, une dyscalcémie)
  • Bilan hépatique (une hépatite, des métastases hépatiques)
  • Troponine : syndrome coronarien aigu

IMAGERIE

  • Radiographie thoracique : recherche d’une pathologie pulmonaire ou médiastinale
  • ASP : recherche d’un syndrome occlusif
  • Echographie abdominale, TDM abdominale, etc. en fonction de l’orientation

Diagnostic étiologique

Abdominales

  • Distension gastrique
  • Lésions oesophagiennes ou gastriques
  • Reflux gastro-oesophagien
  • Gastrite
  • Occlusion
  • Cholécystite
  • Appendicite
  • Abcès sous-phrénique
  • Hépatite
  • Lésions hépatiques
  • Pancréatite
  • Lésions pancréatiques
  • Anévrisme de l’aorte abdominale

Irritation diaphragmatique

  • Hernie hiatale
  • Tumeurs
  • Péricardite
  • Eventration
  • Splénomégalie
  • Hépatomégalie
  • Péritonite

Cervicales et crâniennes

  • Tumeur
  • Goitre
  • Kyste
  • Pharyngite
  • Irritation de la membrane tympanique par un corps étranger

Thoraciques

  • Tumeurs
  • Pneumopathie
  • Péricardite
  • Infarctus du myocarde
  • Anévrisme de l’aorte thoracique
  • Tuberculose
  • Adénopathies médiastinales

Système nerveux central

  • Traumatisme
  • Infection (abcès cérébral, encéphalite)
  • AVC
  • Tumeur
  • Sclérose en plaques
  • Maladie de Parkinson
  • Malformation artérioveineuse

Métaboliques

  • Insuffisance rénale
  • Hypokaliémie
  • Hypocalcémie
  • Hyperventilation
  • Diabète
  • Alcool
  • Maladie d’Addison

Chirurgicales

  • Anesthésie
  • Extension cervicale
  • Post-opératoire (de chirurgie intra-abdominale, de thoracotomie, de craniotomie)

Psychogènes

  • Stress
  • Excitation
  • Deuil
  • Anorexie mentale
  • Simulation

Iatrogènes

  • Corticoïdes
  • Benzodiazépines
  • Barbituriques
  • Opiacés
  • Méthyle dopa (Aldomet)

Contextuelles

  • Intoxication alcoolique

Diagnostic différentiel

  • Pour une partie de la population (non médicale), une respiration agonique peut être interprétée pour un hoquet ; mais médicalement, la présentation est totalement différente

Traitement

  • Dans tous les cas, il s’agira de traiter la cause si celle-ci a été retrouvée. Ensuite, un traitement symptomatique peut être proposé

Hoquets de courte durée

  • Rassurer le patient, lui expliquer que son hoquet va probablement s’arrêter spontanément
  • Traiter l’étiologie si cela est facile (par exemple, pose d’une sonde nasogastrique en aspiration en cas de distension gastrique)
  • Proposer les manoeuvres physiques, par exemple :
    • stimulation du nasopharynx :
      • boire de l’eau glacée
      • avaler du sucre en poudre
      • avaler du vinaigre
      • mordre dans un citron
    • interruption de la fonction respiratoire normale :
      • manoeuvre de Valsalva
      • apnée
      • hyperventilation
      • respiration dans un sac en papier
      • renifler
    • manoeuvres diaphragmatiques :
      • ramener les genoux à la poitrine
      • se pencher en avant pour comprimer la poitrine
  • On peut tenter des manoeuvres plus « agressives » comme :
    • la stimulation du pharynx postérieur par une sonde gastrique de faible calibre
    • stimuler la luette à l’aide d’un abaisse-langue
    • un massage des sinus carotidiens
    • une pression supra-orbitaire ou un massage rectal digital
  • Conseiller au patient de reconsulter si le hoquet dure plus de 48 heures

Hoquet prolongé

  • Proposer les manoeuvres physiques
  • On peut proposer plusieurs médicaments, en insistant sur le rapport bénéfices/risques de médicaments aux effets indésirables potentiels pour une pathologie certes invalidante mais bénigne

MEDICAMENTS

  • Les médicaments peuvent être utilisés per os ou, pour la plupart, IM ou IV aux mêmes doses, en tenant compte du fait que les effets indésirables sont souvent plus prononcés et graves avec la voie IV
  • Chlorpromazine (Largactil) : le mieux évalué, 25 à 50 mg trois à quatre fois/j per os. On peut donner une première dose IV ou IM de 25 à 50 mg (attention, entre autres, au risque d’HoTA)
  • Halopéridol (Haldol) : 1,5 mg per os, jusqu’à trois fois/j (une fois par jour suffit généralement, car la demi-vie est longue, préférer une prise vespérale), souvent mieux toléré car moins sédatif que la chlorpromazine
  • Metoclopramide (Primpéran) : surtout chez les patients qui ont une stase ou distension gastrique : 10 mg per os trois fois/j
  • Baclofène (Lioresal) : parfois efficace alors que les autres médicaments ne l’ont pas été : de 5 à 20 mg trois fois/j
  • Gabapentine (Neurontin) : surtout dans le cadre des hoquets dus aux AVC, 300 mg trois fois/j (pas de voie parentérale)
  • Inhibiteurs de la pompe à protons (cf. traitement étiologique)

Surveillance

  • Tolérance et efficacité (clinique et paraclinique) du traitement étiologique
  • Tolérance et efficacité clinique du traitement symptomatique

Devenir / orientation

  • Le hoquet en soi (et donc sans cause organique nécessitant un traitement étiologique urgent) ne nécessite jamais d’hospitalisation en urgence
  • Par contre, prévenir le patient que si le hoquet dure plus de 48 heures, il doit reconsulter pour un bilan étiologique
  • Un patient qui se présente aux urgences pour un premier épisode de hoquet, qui a cédé sous traitement physique ou médicamenteux, n’a pas besoin d’ordonnance de sortie pour ce hoquet
  • Un traitement chronique peut être envisagé chez les patients qui ont un hoquet récidivant et dont la cause a généralement été identifiée

Mécanisme / description

  • Le hoquet correspond à une contraction brutale et involontaire, généralement unilatérale (surtout à gauche), du diaphragme et des muscles intercostaux, à l’origine d’une inspiration brutale. Cette inspiration est bloquée par la fermeture de la glotte, qui est la cause du bruit typique du hoquet. Il s’agit d’un réflexe qui ne semble avoir aucune fonction utile
  • Il fait intervenir des voies afférentes (les nerfs vagues et phréniques, les branches sympathiques de T6 à T12) et efférentes (les nerfs phréniques, le diaphragme, les nerfs de la glotte et des muscles intercostaux). La connexion entre les voies afférentes et les voies efférentes se fait au niveau de la moelle épinière entre C3 et C5

Bibliographie

  • « Le hoquet de l’adulte », Bizec et al. Revue des Maladies Respiratoires 1995;12(3):219-29
  • « Le hoquet », Straus et al. Revue Médicale Suisse, http://revue.medhyg.ch/print.php3?sid=19741
  • « Hiccup » sur le site des NHS Clinical Knowledge Summaries (inscription gratuite nécessaire) : réponses simples et basées sur les recommmandations et la littérature dans de nombreux domaines (site en anglais) : http://cks.library.nhs.uk/home
     

Auteur(s) : Samuel DELERME

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