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Pneumopathies aiguës communautaires

Spécialité : infectieux / pneumologie /

Points importants

  • Infections aiguës du parenchyme pulmonaire acquises en ville ou dans les 48h après hospitalisation
  • Pathologie infectieuse la plus courante (400 à 600 000 cas / an en France)
  • Pneumonies 5 à 10% des infections respiratoires basses
  • Pronostic (6e cause de mortalité aux Etats Unis : 5,1% en ambulatoire, 13,6% hospitalisation, 36,5% en réanimation)
  • Taux de mortalité = 30% dépendant agent infectieux (virulence de certains germes = Klebsiella et Legionella) et terrain sous jacent
  • Chez les personnes âgées, symptomatologie fréquente et trompeuse et morbi-mortalité plus grande
  • Différenciation avec pneumopathie nosocomiale (> 48h d’hospitalisation et 15 jours dernière hospitalisation)
  • 60 à 80% des pneumopathies ont une origine bactérienne – prédominance du pneumocoque
  • Vaccination anti-grippale et pneumo 23 probablement protecteurs
     

Présentation clinique / CIMU

SIGNES FONCTIONNELS

Généraux

  • Fièvre ou hypothermie
  • Sueurs
  • Céphalées
  • Malaise
  • Myalgies , arthralgies
  • Mal de gorge, rhume
  • Douleur abdominale
  • Anorexie, perte de poids

Signes de gravité

  • Détresse respiratoire
  • Choc septique
  • Troubles de la conscience / confusion

Spécifiques

  • Fièvre
  • Toux

Signes de complications

  • Dyspnée repos / d’effort
  • Douleur thoracique pleurale (phase de consolidation)
  • Sifflement
  • Décompensation comorbidités préexistantes = tableau d’insuffisance cardiaque globale, gauche, convulsion, pré-DT, délirium tremens

Signes d’étiologies

  • PAC typique = toux productive
  • PAC atypique = toux sèche – signes extra-pulmonaires associés

CONTEXTE

Terrain

  • Sex ratio = 1
  • L’incidence augmente avec âge

Traitement

  • Récent = antibiothérapie (dose / durée / motif)
  • Au long cours = corticothérapie au long cours, diabète, immunosuppresseurs, chimiothérapie, traitements cardiotrope / insuffisance respiratoire chronique
  • Allergique = pénicilline, β-lactamines

Antécédents

  • Toxicomane (injection IV)
  • Antécédents récents = pneumonie, infection virale récente
  • Vaccination anti-grippale, pneumo 23
  • Allergie pénicilline
  • Co-morbidités (   score de Fine) = maladies néoplasique, hépatique, cérébro-vasculaire, rénale, insuffisance cardiaque congestive

Facteurs de risque

  • Age > 65 ans
  • Pathologies respiratoires chroniques (BPCO, asthme, tuberculose)
  • Co-morbidités (diabète, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, hépatopathie chronique)
  • Immunodépression (corticothérapie au long cours, néoplasie)
  • Mauvaise hygiène bucco-dentaire / desmondite chronique
  • Alcoolisme
  • Tabagisme actif
  • Troubles de la déglutition
  • Dénutrition
  • Institutionnalisation, hospitalisation il y a moins de 6 mois :
    • très grand âge
    • BPCO et autres pathologies respiratoires
    • troubles de la déglutition : démences, séquelles d’AVC, maladie de Parkinson
    • sonde de nutrition entérale, alitement et mauvaise installation pour repas
    • parodonthopathies et mauvais état bucco-dentaire
    • diabète, dénutrition
    • autonomie réduite, escarres
    • médicaments : anticholinergiques, psychotropes, antibiotiques au cours du mois précédent, antisécrétoires gastriques, corticoïdes
    • absence de vaccination antipneumococcique

Circonstances de survenue

  • Infection virale récente en particulier ORL
  • Séjour / voyage récent = bassins de balnéothérapie, eaux thermales (Legionella pneumophila)
  • Contexte épidémique = hiver, début printemps (Haemophilus influenzae)
  • Institution
  • Environnementale (précarité)
  • Exposition à eau en aérosol contaminé = réseaux eau chaude sanitaire, tours aéro-réfrigérantes (Legionella pneumophila)

EXAMEN CLINIQUE

Généraux

  • Vomissements, perte d’appétit (chez la personne âgée+)
  • Nuque souple

Signes de gravité

  • Fièvre > 40°C ou < 36°C
  • Signes de détresse respiratoire : FR > 30/min
  • FC > 120/min
  • Sepsis / choc septique
  • Troubles de la conscience / confusion (hypoperfusion cérébrale)

Spécifiques

  • Auscultation pulmonaire = foyer de crépitants unilatéral au niveau d’un lobe ou segment (valeur prédictive positive), souffle tubaire

Signes de complications

  • Locale = diminution du murmure vésiculaire / matité à la percussion (pleurésie)
  • En fonction du terrain, décompensation d’une comorbidité :
    • signes gauche / droit surajoutés (cardiopathie)
    • bruits du coeur irréguliers (cardiopathie)
    • sibilants auscultatoires (insuffisant respiratoire chronique / asthme)
    • signes d’encéphalopathie hypercapnique (BPCO)
    • syndrome de pré-DT – DT (éthylique chronique)
    • convulsion (éthylique chronique)
  • En rapport avec le germe :
    • confusion / méningisme (Streptococcus pneumoniae)
    • signes neurologiques = céphalées, troubles de la conscience, myalgies (Legionnella pneumophila)
    • signes neurologiques focaux = encéphalite (Mycoplasma pneumoniae, C. burnetti, Legionnella pneumophila)
    • ataxie cérébelleuse, érythème multiforme (Chlamydia pneumoniae, M. tuberculosis)
    • érythème gangréneux (Pseudomonas aeruginosa, Serratia marcescens)
    • nodules cutanés (Nocardia)
    • signes digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées) (Legionella pneumophila)
    • céphalées, otalgies, myalgies, arthralgies, érythème Stevens Johnson (Mycoplasma pneumoniae)

Signes en rapport avec le terrain

  • Personne âgée, institutionnalisée = état des fonctions supérieures, dénutrition / cachexie / grabatisation
  • Antécédents d’accident vasculaire neurologique = recherche de présence de réflexe de déglutition
  • Séquelles d’accident vasculaire neurologique = hémiplégie, troubles de la parole

Signes étiologiques

  • En fonction du terrain
  • Asthmatique, BPCO, tabagique, immunodéprimés = à facteur de risque pour Haemophilus influenzae
  • Ethylique chronique, diabétique, BPCO = facteur de risque pour Klebsiella
  • Toxicomane IV, terrain débilité (personne âgée, institutionnalisée) = Staphylococcus aureus
  • Contexte épidémique ou « situation à risque » = voyages, thermes, exposition à eau en aérosol contaminé (Legionella pneumophila)
  • Patients débilités – âge > 75 ans, immunodéprimé, hospitalisés récemment ou institutionnalisés = BGN bacilles gram-négatifs (Escherichia coli, Pseudomonas, Enterobacter, Serratia)
  • PAC à germes typiques, en fonction de la coloration des expectorations :
    • rouge, rouille (pneumocoque)
    • vert (Haemophilus, variétés de pneumocoques) – pathognomonique chez le BPCO
    • malodorante (Klebsiella, variétés de pneumocoques)
  • PAC, en fonction des tableaux :
    • germes typiques (Streptococcus pneumoniae) = tableau brutal aigu avec des signes d’AEG, fièvre élevée dès le premier jour et douleur pleurale associée
    • germes atypiques = tableau progressif en 2, 3 jours avec fièvre modérée qui s’élève progressivement, présence de signes ORL et extra-pulmonaires

Au total

  • Forme typique (PFLA) :
    • début brutal
    • toux avec expectoration purulente ou hémoptoïque
    • douleur thoracique
    • fièvre élevée avec frissons apparue en < 48h
    • syndrome de condensation alvéolaire
  • Pneumopathie atypique :
    • discordance entre signes fonctionnels et signes physiques
    • installation progressive
    • contexte épidémique
    • signes extra-thoraciques
  • En réalité clinique beaucoup moins tranchée

EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES

  • Systématique, SpO2 associée à une FR = recherche hypoxémie (SpO2 < 95%)
  • En fonction du terrain :
    • ECG, en cas de malaise, palpitations
    • glycémie capillaire chez le diabétique (éliminer une décompensation diabètique)

CIMU

3 situations cliniques

  • Situation A = signes de détresse respiratoire et/ou sepsis / choc septique
  • Situation B = signes d’hypoxémie
  • Situation C = absence de signes d’hypoxémie

Tri

  • Situation A = tri 1-2
  • Situation B = tri 3
  • Situation C = tri 4
     

Signes paracliniques

  • Situation A = signes de détresse respiratoire et/ou sepsis / choc septique
  • Situation B = signes d’hypoxémie
  • Situation C = absence de signes d’hypoxémie

Critères pour 

score de Fine

BIOLOGIQUE

Situation A

  • NFS (hyperleucocytose – normalité des globules blancs en particulier chez la personne âgée – leucopénie en cas de sepsis sévère – hématocrite < 30%) / plaquettes (hyperplaquettose)
  • TP / TCA (éliminer une CIVD)
  • Ionogramme sanguin (hyponatrémie sur SIADH) – urée – créatinine (insuffisance rénale aiguë/ chronique)
  • CRP (élévation = sévérité de l’infection) +/- procalcitonine (élévation = évocateur de cause bactérienne)
  • Lactates (hyperlactatémie)
  • Hémocultures x 2 à 20 min d’intervalle (pour diagnostic bactériologique, cependant positif dans 40% des cas)
  • ECBC (ne doit pas retarder la mise en route du traitement)
  • Antigènes urinaires = pneumocoque et Legionella pneumophila
  • Bilan hépatique – CPK (cytolyse hépatique et élévation des CPK évocateur de légionellose)
  • GDS à l’air ambiant (hypoxémie – éliminer acidose)
  • Selon les tableaux cliniques :
    • confusion – signes de localisation neurologiques, discuter l’urgence d’une PL
    • épanchement pleural, ponction pleurale exploratrice et antalgique

Situation B

  • NFS (hyperleucocytose – normalité des globules blancs en particulier chez la personne âgée – leucopénie en cas étiologie virale – hématocrite < 30%) / plaquettes (hyperplaquettose)
  • Ionogramme sanguin (hyponatrémie sur SIADH) – urée – créatinine (insuffisance rénale aiguë / chronique)
  • CRP (élévation = sévérité infection) +/- procalcitonine (élévation évocateur cause bactérienne)
  • Bilan hépatique – CPK (cytolyse hépatique et élévation CPK évocateur légionellose)
  • Hémocultures x 2 en cas de pic fébrile – frissons
  • ECBC non obligatoire (faux négatifs et faux positifs)
  • GDS à l’air ambiant (hypoxémie – éliminer acidose)
  • Selon les terrains et tableaux cliniques :
    • chez la personne âgée > 75 ans, BU +/- ECBU
    • confusion – signes de localisation neurologiques, discuter l’urgence d’une PL
    • épanchement pleural, ponction pleurale exploratrice et antalgique

Situation C = pas de biologie

IMAGERIE

Situations A, B, C

  • Radiographie pulmonaire de face + profil (debout, au minimum, assis) :
    • opacité segmentaire ou lobaire avec bronchogramme aérique (Streptococcus pneumoniae)
    • opacité focale (segmentaire ou lobaire) (Streptococcus pneumoniae, Mycoplasma pneumoniae, Legionnella pneumophila, Staphylococcus aureus, Chlamydia pneumoniae)
    • cavitation associée à un épanchement pleural (Staphylococcus aureus, BGN, germes anaérobies, tuberculose)
    • atteinte des champs pulmonaires basaux / inférieurs (Legionella pneumophila), supérieurs (Klebsiella)
    • syndrome interstitiel réticulo-nodulaire ou réticulaire (Mycoplasma pneumoniae)
    • opacités lobaires ou segmentaires bilatérales (Staphylococcus aureus, Legionella pneumophila, Streptococcus pneumoniae)
       

Diagnostic étiologique

Germes fréquents

  • Germes typiques :
    • Streptococcus pneumoniae, 30 à 47% (quand diagnostic microbiologique fait)
    • Haemophilus influenzae 5,5 à 22%
  • Germes atypiques :
    • Legionnella pneumophilia (5 à 15%)
    • Mycoplasma pneumoniae (7,4 à 12% jusqu’à 23%)
    • Chlamydia pneumoniae (5 à 10%)
    • Virus (10 à 30%)
    • Autres < 5% :
  • Staphylococcus aureus
  • entérobactéries (E. coli, Klebsiella, Entérobacter, Pseudomonas aeruginosa, Serratia)
  • Associations fréquentes
  • Agent causal méconnu dans 25 – 50% des cas

Fonction du terrain

  • BPCO : H. Influenzae (légionelle), Branhamella catarrhalis
  • Sujets âgés : BGN, staphylocoque (post-grippal), anaérobies (inhalation)
  • Ethylique : pneumocoque (gravité), BGN (Klebsielle), légionelle, anaérobies (troubles de la déglutition, état bucco-dentaire)
  • Immunodéprimés : pneumocoque, H. influenzae (légionelle), staphylocoque, BGN, pyogène
  • Vie en institution : association de germes
     

Diagnostic différentiel

Infections des voies respiratoires hautes

  • Epiglottite
  • Corps étranger intra-trachéal

Autres infections des voies respiratoires basses

  • Bronchite = auscultation pulmonaire normale ou râles bronchiques
  • Décompensation aiguë d’une insuffisance respiratoire ventilatoire (BPCO / asthme) = caractère purulent des expectorations

A évoquer en fonction de l’évolution clinique ou éléments cliniques associés

  • Pathologies broncho-pulmonaires = embolie pulmonaire, infarctus pulmonaire surinfecté, néoplasie broncho-pulmonaire, tuberculose
  • 1re manifestation pulmonaire d’une immunodépression non connue = pneumonie à Pneumocystis carinii (HIV)

Autres étiologies d’atteintes pulmonaires

  • Pneumonies médicamenteuses
  • Pathologie alvéolo-interstitielle immuno-allergique
  • Abcès pulmonaire
  • Empyème
  • Vascularite
  • Bronchiolite Oblitérante Organisée en Pneumonie BOOP

Autres étiologies en fonction du terrain (personne âgée +++)

  • Pyélonéphrite
  • Méningite
  • Pathologies digestives fébriles chirurgicales
     

Traitement

Situation A = signes de détresse respiratoire et/ou sepsis / choc septique
Situation B = signes d’hypoxémie
Situation C = absence de signes d’hypoxémie

STABILISATION INITIALE

Situation A

  • Oxygénothérapie = objectifs = SaO2 > 92%
  • Moyens = ventilation conventionnelle (lunettes, masque)
  • En cas de persistance d’une hypoxémie et/ou d’apparition d’une acidose :
    • <a “https:=”” mededuct.com=”” fiche-technique-medical=”” “=””> <a “https:=”” mededuct.com=”” fiche-technique-medical=”” “=””> <a “https:=”” mededuct.com=”” fiche-technique-medical=”” “=””>ventilation non invasive
       (CPAP – BiPAP)
    • ventilation mécanique
  • Remplissage vasculaire
  • Correction des troubles hydroélectrolytiques et des décompensations de comorbidités (diabète, insuffisances cardiaque / respiratoire)
  • Antipyrétiques paracétamol 1g IV
  • Traitement spécifique = bi / tri-antibiothérapie probabiliste précoce après les hémocultures, en fonction du terrain :
    • sujets jeunes (< 50 ans) sans facteur de risque :
      • C3G céfotaxime 1 à 2 g IV ou ceftriaxone 1 à 2 g IV en 5 à 15 min (traitement quotidien = 1 à 2 g)
      • + macrolides spiramycine 1,5 M UI IVL en 1 heure (traitement quotidien = 1,5 MUI x 3) ou érythromycine 1 g en IVL en 1 heure (traitement quotidien = 1 g x 2)
      • ou fluoroquinolones lévofloxacine 500 mg en IVL en 1 heure (traitement quotidien = 500 mg x 2)
    • sujets âgés (> 65 ans) sans facteur de risque :
      • C3G céfotaxime 1 à 2 g IV ou ceftriaxone 1 à 2 g IV en 5 à 15 min (traitement quotidien = 1 à 2 g)
      • + fluoroquinolones lévofloxacine 500mg en IV en 1 heure (traitement quotidien = 500 mg x 2)
    • sujets avec présence d’au moins un facteur de risque :
      • C3G céfotaxime 1 à 2 g IV ou ceftriaxone 1 à 2 g IV en 5 à 15 min (traitement quotidien = 1 à 2 g)
      • + fluoroquinolones lévofloxacine 500 mg en IV en 1 heure (traitement quotidien = 500 mg x 2) + macrolides spiramycine 1,5 MUI IVL en 1 heure (traitement quotidien = 1,5 UI x 3)
    • les infections à Legionella pneumophila doivent être mises sous bi-antibiothérapie si présence de critères de gravité
    • sujets avec présence d’au moins un facteur de risque = si suspicion de pyocyanique (Pseudomonas aeruginosa) :
      • uréïdopénicilline pipéracilline – tazobactam 4g en IV en 30 min (traitement quotidien = 4 g x 3)
      • ou céphalosporine cefépime 2 g en IV en 3 à 5 min (traitement quotidien = 2 g x 2)
      • ou carbapénèmes imipenème 1 g en IV en 40 à 60 min (traitement quotidien = 1 g x 3)
      • + aminosides amikacine 15 mg/kg/jour en 3 injections
      • + macrolides spiramycine 1,5 MUI IV en 1 h (traitement quotidien = 1,5 MUI x 3) ou érythromycine 1 g en IV en 1 h (traitement quotidien = 1 g x 2)
      • ou fluoroquinolones lévofloxacine 500 mg en IV en 1 h (traitement quotidien = 500 mg x 2)

Situation B

  • Oxygénothérapie = objectifs = SaO2 > 92%
  • Moyens = ventilation conventionnelle (lunettes, masque)
  • Remplissage vasculaire
  • Corrections des troubles hydroélectrolytiques et des décompensations de comorbidités (diabète, insuffisances cardiaque / respiratoire)
  • Antipyrétiques paracétamol 1 g IV
  • Traitement spécifique = antibiothérapie probabiliste précoce après les hémocultures, selon le terrain et germe :
    • sujets jeunes (< 50 ans) sans facteur de risque :
      • en faveur du pneumocoque, aminopénicillines amoxicilline 1 g en IV en 30 à 60 min (traitement quotidien 1 g x 3)
      • pas d’argument pour un pneumocoque : aminopénicillines amoxicilline 1 g en IV en 30 à 60 min (traitement quotidien 1 g x 3) et macrolides télithromycine 400 mg PO (traitement quotidien 400 mg x 2)
    • sujets âgés (> 65 ans) sans facteur de risque :
      • en faveur pneumocoque : aminopénicillines amoxicilline 1 g en IV en 30 à 60 min (traitement quotidien 1 g x 3)
      • pas d’argument pour pneumocoque : aminopénicillines amoxicilline 1g en IV en 30 à 60 min (traitement quotidien 1 g x 3) ou C3G céfotaxime 1 à 2 g IV en 5 à 15 min (traitement quotidien = 1 à 2 g) ou C3G ceftriaxone 1 à 2g IV en 5 à 15 min (traitement quotidien = 1 à 2g) ET macrolides spiramycine 1,5 MUI IV en 1 h (traitement quotidien = 1,5 MUI x 3) ou érythromycine ou fluoroquinolones moxifloxacine 400mg PO (traitement quotidien 400mg x 2)
    • sujets âgés avec présence d’au moins un facteur de risque :
      • en faveur d’un pneumocoque : aminopénicillines amoxicilline 1 g en IV en 30 à 60 min
      • pas d’argument pour un pneumocoque : aminopénicillines amoxicilline 1 g en IV en 30 à 60 min (traitement quotidien 1 g x 3) ou C3G céfotaxime 1 à 2 g IV en 5 à 15 min (traitement quotidien 1 à 2 g) ou C3G ceftriaxone 1 à 2 g IV en 5 à 15 min (traitement quotidien 1 à 2 g) ET fluoroquinolones lévofloxacine 500 mg en IV en 1 h (traitement quotidien 500 mg x 2) ou fluoroquinolones moxifloxacine 400 mg PO (traitement quotidien 400 mg x 2)

Situation C

  • Si fièvre, frissons, antipyrétiques paracétamol 500 mg à 1 g PO
  • Traitement antibiotique ambulatoire

SUIVI DU TRAITEMENT

Situation A

  • Maintien état respiratoire (SaO2 – FR)
  • Autres paramètres vitaux = hémodynamique, diurèse
  • En cas de persistance de confusion => ponction lombaire
  • Contrôle de l’efficacité de l’oxygénation (PaO2) et/ou décompensation respiratoire (pH) par GDS sous oxygène
  • Défervescence thermique à 48h

Situations B

  • Maintien état respiratoire (SaO2 – FR)
  • Absence d’aggravation paraclinique (hypoxémie / pH) par GDS sous oxygène
  • En cas de persistance de confusion => ponction lombaire
  • Défervescence thermique à 48h – en cas d’échec = changement d’antibiothérapie

Situation C

  • Défervescence thermique à 48h – en cas d’échec => changement d’antibiothérapie
  • Durée du traitement :
    • 10 jours pour PAC à germes typiques
    • 15 jours pour une pneumopathie atypique
    • 3 semaines pour une légionellose  

Surveillance

Situation A = signes de détresse respiratoire et/ou sepsis / choc septique
Situation B = signes d’hypoxémie
Situation C = absence de signes d’hypoxémie

CLINIQUE

Situation A

  • Fonctions vitales (PA – SaO2 – FR – conscience – diurèse)
  • Adaptation des antibiotiques selon antibiogramme
  • Défervescence thermique après 48h

Situation B

  • Etat respiratoire
  • Adaptation des antibiotiques selon antibiogramme
  • Défervescence thermique après 48h
  • En cas de persistance de fièvre => traitement antibiotique de 2e ligne

NB = résolution de la toux en 8 jours – anomalie auscultatoire en 3 semaines

Situation C

  • Défervescence thermique après 48h
  • En cas de persistance de fièvre => traitement antibiotique de 2e ligne

NB = résolution de la toux en 8 jours – anomalie auscultatoire en 3 semaines

PARACLINIQUE

Situations A

  • Contrôle GDS sous oxygène = contrôle PaO2 – pH
  • Diminution des signes biologiques inflammatoires (Globules blancs – CRP)
  • Absence de régression clinique = proposer TDM thoracique pour éliminer complications (abcès – cavitation – empyème), +/- suivie d’une fibroscopie bronchique (éliminer un processus néoplasique surtout si contexte = âge > 40 ans, tabagique > 20 PA, aspects radiologiques de condensation rétractile, élargissement médiastinal, masse intraparenchymateuse)

Situation B

  • Contrôle GDS sous oxygène = contrôle PaO2 – pH
  • Diminution des signes biologiques inflammatoires (leucocytose – CRP)
  • Absence de régression des signes biologiques à 48h => proposer un traitement antibiotique de 2ème ligne
  • Absence de régression clinique => proposer une fibroscopie bronchique et/ou TDM thoracique

Situation C

  • Résolution anomalie radiologique en 4 sem (âge < 50 ans) – 12 sem (> 50 ans ou pathologie respiratoire sous jacent)
  • Contrôle radiographique à 2 mois
     

Devenir / orientation

Situation A = signes de détresse respiratoire et/ou sepsis / choc septique
Situation B = signes d’hypoxémie
Situation C = absence de signes d’hypoxémie

  • Calcul du   score de Fine pour orientation

CRITERES D’ADMISSION

Situation A

  • Score de Fine 5 : soins intensifs – réanimation – à discuter dans certains cas (comorbidités importantes, grabatisation) avec le réanimateur

Situation B

  • Score de Fine 4 : médecine
  • Score de Fine 3 : hospitalisation courte 24h – 48h avec réévaluation

CRITERES DE SORTIE

Situation C

  • Score de Fine 1 – 2 : traitement ambulatoire

Situation B

  • Bonne évolution clinique à 24h – 48h, score de Fine 3

ORDONNANCE DE SORTIE

  • Antibiotiques :
    • amoxicilline par voie orale 3 g/j, durée de 7 à 14 j
    • macrolides per os si suspicion d’infection à germes atypiques (épidémie, < 40ans)
  • Antipyrétiques

RECOMMANDATIONS DE SORTIE

  • Consultation par le médecin traitant ou consultation post-urgences à 48h-72 h +++
  • En l’absence d’efficacité :
    • « switch » de classe antibiotique
    • ou télithromycine
    • fluoroquinolone active sur le pneumocoque
    • envisager hospitalisation
  • En cas de gène respiratoire importante et/ou somnolence et fièvre > 39°C au delà de 48h, reconsulter aux Urgences
  • Proposer une consultation par un tabacologue +/- alcoologue pour sevrage
  • Consultation de stomatologie / dentiste en cas de mauvaise hygiène dentaire
  • Remise à jour du statut vaccinal :
    • pneumo 23, tous les 5 ans – chez les sujets à risque (splénectomisé, drépanocytaire homozygote, syndrome néphrotique, insuffisants respiratoires, éthylique chronique, insuffisant cardiaque, infection pulmonaire)
    • antigrippal, tous les ans = personne âgée, institutionnalisée, présence de comorbidités
       

Mécanisme / description

Mécanismes d’infection

  • Inhalation d’un aérosol bactérien (PAC)
  • Bactériémie
  • Contiguïté anatomique
  • Aspiration des bactéries oropharyngées (infections nosocomiales)

PAC lobaire typique

  • Atteinte totale ou partielle lobaire
  • Exemple du S. pneumoniae :
    • S. pneumoniae dans nasopharynx, asymptomatique chez 50% de la population saine
    • maladie invasive, virale (comme la grippe) modifie l’acquisition d’un nouveau sérotype d’épithélium ; l’infection virale augmente l’attachement du pneumocoque aux récepteurs de l’épithélium respiratoire
    • passage du nasopharynx à l’alvéole puis infection alvéolaire par pneumocoque ; multiplication du pneumocoque dans l’alvéole et invasion de l’épithélium alvéolaire de proche en proche
    • réaction d’inflammation et de consolidation lobaire

PAC atypique

  • Atteinte plurifocale, bilatérale, homogène, prédominant aux bases
  • Aspiration ou inhalation d’un organisme atypique sur cellules de l’épithélium respiratoire
  • Présence de pili à la surface de ses espèces (Legionella) facilitent l’attachement
  • Destruction locale des cellules épithéliales par germes et mécanisme de médiation immunitaire avec propagation diffuse et multilobaire
     

Algorithme

  • Algorithme PAC

_749
Algorithme
Algorithme : pneumonie communautaire aiguë

  • Algorithme : stratégie thérapeutique ambulatoire

_750
Algorithme
Algorithme : stratégie thérapeutique ambulatoire

  • Algorithme : stratégie antibiotique ambulatoire au cours d’une exacerbation de BPCO

_751
Algorithme
Algorithme : stratégie antibiotique ambulatoire au cours d’une exacerbation de BPCO

Bibliographie

  • Prise en charge des infections des voies respiratoires basses de l’adulte immunocompétent – 15ème Conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse, SPILF, Mars 2006
  • Antibiothérapie par voie générale en pratique courante au cours des infections respiratoires basses de l’enfant et de l’adulte, recommandations AFSSAPS, Octobre 2005
  • Fine MJ et al – A prediction rule to identify low risk patients with community-acquired pneumonia. N Engl J Med 1997; 336, 243- 50
  • Burke A Cunha – Pneumonia, Community-Acquired, 2009 – http://www.emedicine.com
  • Sat Sharma – Pneumonia, bacterial, 2007 – http://www.emedicine.com
  • James M. Stephen – Pneumonia, bacterial, 2008- http://www.emedicine.com
  • Mouniemné H, Andrémont A. – Physiopathologie des pneumopathies aiguës communautaires : le modèle des pneumopathies à . pneumocoque – volume 5, n°10, décembre 1999, INIST / CNRS
  • Der Sahakian G, Allo JC – Pneumopathie aigue communautaire, 2005 http://www.urgences-serveur.fr
  • Pourriat JL – Pneumopathies communautaires, 2003 http://www.urgences-serveur.fr

Auteur(s) : Albéric GAYET, Thomas TARJUS

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