Déshydratation aiguë du nourrisson

Objectifs

Les déshydratations sont fréquentes et potentiellement graves ; il convient donc :

–    de repérer la symptomatologie d’un état grave ;

–    d’organiser une prise en charge rapide et efficace ;

–    d’assurer la liaison avec la pédiatrie.

Conduite à tenir

Définition

•   La déshydratation aiguë est un ensemble de troubles résultant de la déperdition par l’organisme d’une quantité d’eau importante. Cette déperdition hydrique s’accompagne fréquemment d’une perte de sels minéraux à l’origine de troubles hydroélectriques graves (hypokaliémie, acidose, etc.).

•   Cet état apparaît d’autant plus rapidement que l’enfant est jeune, pro­voquant une perte de poids très rapide.

•   L’état toxique apparaît lorsque la perte de poids est 10 % en 24 à 48 h.

Signes

État prétoxique (perte de poids de 5 % par rapport au poids du corps)

•   Cris, yeux cernés, fontanelle déprimée.

État toxique (perte de poids > 10 % du poids du corps)

•   Déshydratation intracellulaire :

–    Soif.

–    Teint grisâtre, pâle, cendré.

–    Cyanose péribuccale.

–    Faciès : nez pincé, joues creuses.

–    Regard fixe, yeux creusés et cernés.

–    État initial d’agitation puis prostration et obnubilation.

–    Apathie.

–    Coma et convulsion.

• Déshydratation extracellulaire :

–    Signes cutanéo-muqueux :

– Peau sèche et pli cutané abdominal.

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– Langue rôtie, sécheresse buccale.

– Fontanelle déprimée.

– Ventre plat ou rétracté « en bateau ».

–    Signes de collapsus cardiovasculaire :

–     Pouls rapide et filant (> 120/min).

–     Hypotension artérielle.

–     Cyanose péribuccale et des extrémités au début.

–     Polypnée (signe d’acidose).

–    Signes rénaux :

–     Oligurie voire anurie (risque d’insuffisance rénale fonctionnelle).

Premiers gestes – Questions à l’entourage

Premiers gestes

•   Prévenir immédiatement le médecin de la présence d’un nourrisson ou d’un jeune enfant.

•   En cas de signes neurologiques ou de collapsus, d’état de choc ou d’hyperthermie majeure, installer immédiatement en SAUV.

•   Assurer la sécurité et le confort de l’enfant.

•   Prévoir de l’aide.

Paramètres vitaux

•   Pouls, de préférence en carotidien ou en fémoral, et fréquence cardia­que : tachycardie si :

–     Pouls > 180 chez le nourrisson.

–     Pouls > 220 chez l’enfant.

•   Pression artérielle avec un brassard adapté ; paramétrer le scope en mode nouveau-né ou pédiatrique en fonction du cas.

En pédiatrie :
• PA systolique :• PA diastolique :
– 1-7 ans : âge + 90.– 1-5 ans : âge + 56.
– 8-18 ans : 2 x âge + 83.– 6-18 ans : âge + 52.

Attention ! La PA peut augmenter de 30-50 mm Hg par l’effet des pleurs : préférer un moment où l’enfant est calme.

316

• Température.

• SpO2.

• FR :

–   Naissance : 30 à 50/min.

–   Un an : 30 à 40/min.

–   Adolescent : 12 à 25/min.

•   Glycémie (ponction du talon chez le nouveau-né).

•   Poids.

Interrogatoire

•   L’interrogatoire des parents est ici primordial, à la recherche :

–   des causes et de la date d’installation des signes (gastro-entérite, diar­rhée, vomissements abondants, hyperthermie, exposition à la chaleur, maladies endocriniennes, anomalies congénitales…) ;

–   d’une perte de poids ;

–   de signes neurologiques observés par les parents (crise convulsive, ato­nie.) ;

–   de pathologies congénitales ou de problèmes connus.

•   Recueillir le carnet de santé.

Prise en charge – Bilans, traitement

•   Déshabiller l’enfant.

•   Si possible, pratiquer une pesée.

•   Scoper en paramétrant l’appareil de façon adéquate.

•   Mettre en place la contention nécessaire à la sécurité.

•   Préparer le matériel de réanimation à proximité.

•   Préparer le soluté de réhydratation selon prescription médicale.

•   Poser une voie veineuse périphérique en respectant les besoins de l’enfant (succion du pouce, adroit chez l’enfant plus grand). Utiliser de préférence un cathéter court adapté ou une épicrânienne (celle-ci ne pourra pas rester en place plusieurs jours) dans la veine céphalique (jusqu’à 3 ans), sur le dos de la main ou au pli du coude, voire le pied. Le cas échéant, le médecin pourra poser une voie veineuse centrale. Vérifier la perméabilité par le retour veineux et en injectant un peu de soluté en s’assurant de l’absence d’extravasation. Mettre en place des moyens de contention adéquats (planchette, coussins.).

•   Poser une poche de recueil d’urine après avoir pratiqué une petite toi­lette.

Conduite à tenir

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Recherche des signes de gravité

Voir signes cliniques plus haut.

l faut rechercher immédiatement les signes de déshydratation extracellulaire et de collapsus.

Bilan biologique

• BU et coproculture à la recherche d’infection en fonction du contexte.

• NFS à la recherche d’une augmentation de l’hématocrite.

• Ionogramme à la recherche d’hémoconcentration, hypertonie plasma­tique, acidose, d’hypokaliémie ou d’insuffisance rénale.

Mise en route du traitement

• Réhydratation orale si perte de poids < 10 % du poids du corps et en l’absence de signes de gravité.

• Surveillance horaire.

• Réhydratation parentérale en cas de gravité et dans le but de pallier aux besoins quotidiens en eau, calories, électrolytes, calcium, vitamines, etc. Utiliser le PSE.

Surveillance – Évaluation

• L’amélioration est spectaculaire, en quelques heures.

• Assurer des transmissions claires et exhaustives au service receveur.

• Le soin est aussi l’occasion d’une relation avec la famille et un moment d’éducation.

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