Dyspnée laryngée de l’adulte

Dyspnée laryngée de l’adulte

Spécialité : orl /

Points importants

  • La dyspnée laryngée est la conséquence d’un rétrécissement des voies aériennes supérieures
  • Chez l’adulte les causes tumorales sont les plus fréquentes et leur évolution est souvent chronique
  •  Plus rarement l’installation est rapidement progressive et doit faire évoquer une cause inflammatoire, infectieuse ou allergique
     

Présentation clinique / CIMU

SIGNES FONCTIONNELS

  • Bradypnée inspiratoire
  • Cornage
  • Tirage sus-sternal et sus-claviculaire

Signes de gravité

  • Polypnée qui remplace la bradypnée
  • Sueurs
  • Asthénie intense
  • Troubles de la conscience

CONTEXTE

Terrain

  • Intoxication mixte
  • Allergie

Traitement

  • Usuel ou pris récemment (allergie)

Antécédents

  • Tumeur
  • Chirurgie ORL
  • Radiothérapie
  • Chimiothérapie
  • Intubation
  • Trachéotomie

Facteurs favorisants

  • Infection
  • Prise de médicament
  • Prise de repas

Circonstances de survenue

  • Installation rapidement progressive (allergie, infection)
  • Mode chronique (tumeur)

EXAMEN CLINIQUE

Examen du cou

  • Confirme ou précise les éventuels ATCD de chirurgie cervicale
  • Turgescence des veines jugulaires

Prendre la FR

PA élevée (signe de gravité)

Laryngoscopie

  • Essentielle au diagnostic
  • Visualise les voies aériennes supérieures
  • Nécessite un miroir laryngé ou mieux un nasofibroscope qui laisse le patient en position assise et confortable et doit être réalisée par l’ORL

Examen endoscopique sous anesthésie générale

  • Surtout utile pour effectuer une désobstruction des voies aériennes supérieures
  • Expose au risque de ne pas parvenir à intuber ou à ventiler le patient
  • Prévenir le patient du risque de trachéotomie

EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES

  • SpO2

Signes paracliniques

IMAGERIE

  • Guidée par l’examen clinique

TDM avec injection

  • Apporte le plus d’éléments utiles au diagnostic
  • Ne doit pas retarder la prise en charge du patient s’il existe des facteurs de gravité
     

Diagnostic étiologique

Tumeurs malignes

  • Dyspnée évoluant très souvent sur un mode chronique
  • Dysphonie souvent plus ancienne
  • Patient > 45 ans ayant des facteurs de risque liés au tabagisme et à l’alcoolisme
  • Examen du cou :
    • adénopathies métastatiques
    • déformation du cartilage thyroïde
  • Laryngoscopie :
    • présence d’une tumeur sus-, sous-glottique
    • ou uniquement des cordes vocales

_410

  • Tumeur laryngée   Tumeurs bénignes
    • Plus rares
    • Moins souvent dyspnéisantes
    • Diagnostic évoqué par la laryngoscopie et TDM
    • Causes :  
      • Laryngocèles
      • Kystes   _411
        • Kyste laryngé

           
      • Chondromes
      • Schwannomes
      • Angiomes
      • Papillomes
    Paralysies laryngées
    • Formes bilatérales dyspnéisantes
    • Post-chirurgie
    • Maladies de la glande thyroïde
    • Maladies de l’oesophage cervical
    • Atteintes centrales des noyaux du pneumogastrique :  
      • dyspnée
      • paralysie laryngée bilatérale en fermeture
      • causes :  
        • encéphalite
        • syringobulbie
        • sclérose latérale amyotrophique
    Traumatisme
    • Traumatismes externes :  
      • rares
      • contexte évocateur
      • rechercher un emphysème SC, témoin d’une ouverture de la voie aérienne ou digestive vers le cou qui impose une réparation
    • Traumatismes internes, conséquences de l’intubation :  
      • peuvent provoquer :  
        • une sténose
        • un granulome   _412
          • Granulome laryngé

             
      • la dyspnée est progressive et le contexte évocateur
    Corps étranger
    • Plus rare chez l’adulte
    • Aiguë et totalement obstructive elle est mortelle
    Sténoses
    • Suite à un traumatisme laryngé, rarement méconnu
    • Plus souvent après une :  
      • chirurgie laryngée
      • intubation prolongée
      • trachéotomie réalisée trop haut
    • L’examen clinique et la TDM objectivent la sténose
    Causes inflammatoires et infectieuses
    • Epiglottite :  
      • dysphagie associée à la dyspnée
      • contexte infectieux et d’altération de l’état général
    _413
  • Epiglottite  
    • Abcès rétropharyngés :  
      • contexte infectieux
      • dysphagie
      • l’examen laryngoscopique confirme le diagnostic
    Cause inflammatoire allergique
    • Contexte :  
      • après ingestion alimentaire
      • ou après piqûre d’insecte
    • C’est l’oedème de Quincke associé à l’oedème facial
       
    Diagnostic différentiel Causes pulmonaire ou cardiaque
    • Dyspnée soit expiratoire (asthme) soit aux deux temps
    Causes oropharyngée et/ou buccale
    • Voix souvent étouffée
    • Examen clinique buccal précise rapidement la cause (ex : phlegmon péri amygdalien, hématomes ou abcès de plancher buccal)
    Causes trachéales
    • Sont inspiratoires et expiratoires sans cornage
    Traitement TRAITEMENT PREHOSPITALIER / INTRAHOSPITALIER Voie veineuse périphérique Respect de la position spontanément prise par le patient Maintien de l’oxygénation
    • Oxygénothérapie au masque
    • Intubation endotrachéale (intubation difficile)
    Traitement spécifique en fonction de l’étiologie
    • Tumeurs malignes :  
      • désobstruction endoscopique au laser ou trachéotomie
      • chirurgie d’exérèse
    • Tumeurs bénignes :  
      • chirurgie endoscopique et/ou trachéotomie (peuvent être utiles avant la poursuite de la démarche étiologique puis le traitement)
      • traitement chirurgical endoscopique ou non
    • Corps étranger :  
      • trachéotomie « à la volée »
      • manoeuvre de Heimlich
    • Causes inflammatoires et infectieuses :  
      • épiglottite :  
        • antibiothérapie dirigée contre l’Haemophilus influenzae
      • abcès rétropharyngés :  
        • drainage chirurgical
        • antibiothérapie
    • Causes inflammatoires et allergiques :  
      • corticothérapie
      • antihistaminiques
         
    Devenir / orientation CRITERES D’ADMISSION En réanimation
    • Patient avec risque de décompensation secondaire de la dyspnée en particulier les causes inflammatoires et allergiques
    • Dyspnée non améliorée par le traitement de première intention
    En service d’hospitalisation
    • Patient stable, sans risque de décompensation secondaire
    ORDONNANCE DE SORTIE
    • Dépend de l’étiologie
    • Si un oedème secondaire est susceptible de survenir, une corticothérapie courte est souhaitable :  
      • prednisone : 1mg/Kg pendant 5 jours
         
    Auteur(s) : Dominique CHEVALIER, Geoffray MORTUAIRE, Eric WIEL     Facebook Page Medical Education——Website Accueil —— Notre Application
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