Spécialité : pediatrie / toxicologie /
Points importants
- L’hypoglycémie sévère est le risque majeur des intoxications par sulfamides hypoglycémiants
- Elle peut être d’apparition retardée et de durée prolongée. Sa correction tardive ou incomplète peut entraîner le décès ou la survenue de lésions cérébrales définitives
- L’octréotide (Sandostatine ) peut améliorer la prise en charge de façon significative
- Il faut se méfier des hypoglycémies survenant 6 à 8 heures après le surdosage quand le stock hépatique en glycogène est épuisé
- Sont inclus dans cette classe :
- à durée d’action moyenne (glipizide = Glibénèse,Minidiab)
- à longue durée d’action (glimepiride = Amarel, glibornuride = Glutril, glicazide = Diamicron, glibenclamide = daonil = Hemidaonil = Euglucan = Miglucan)
- à très longue durée d’action (glipizide = Ozidia, carbutamide = Glucidoral)
Présentation clinique / CIMU
SIGNES FONCTIONNELS
- Tout trouble neuropsychique d’apparition brutal doit faire évoquer une hypoglycémie
- Troubles neurologiques : coma, confusion, agitation, convulsions
- Troubles respiratoires : dyspnée, apnée, oedème aigu du poumon
- Troubles digestifs : nausées, vomissements, anorexie
- Troubles cardiovasculaires : HoTA, tachycardie
CONTEXTE
Terrain
- Pas de terrain particulier dans l’intoxication volontaire aiguë
- Surdosage possible chez le sujet âgé
Antécédents
- Pathologie diabétique à rechercher
- Insuffisance rénale ou hépatique
- Alcoolisme
Circonstances de survenue
- Intoxication volontaire aiguë
- Surdosage chez le sujet âgé
- Le patient a-t-il pris d’autres toxiques ?
- Intoxication souvent mono-médicamenteuse
- Recherche systématique d’une association toxique
EXAMEN CLINIQUE
- Examen complet sans orientation particulière
- Recherche d’une défaillance vitale
EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES
- Glycémie capillaire, glycémie après prélèvement IV
CIMU
- Tri 2 à 4
Signes paracliniques
BIOLOGIQUE
- Hypoglycémie
- Ionogramme sanguin ( hypokaliémie possible si perfusion de sérum glucosé)
IMAGERIE
- Aucune image contributive ou spécifique
Diagnostic étiologique
- Intoxication médicamenteuse volontaire
- Surdosage thérapeutique
- Pas d’analyse toxicologique possible en routine
Diagnostic différentiel
- De tout trouble neuro-psychique d’apparition brutale
- Eliminer systématiquement la possibilité d’une hypoglycémie
Traitement
TRAITEMENT PREHOSPITALIER / INTRAHOSPITALIER
Stabilisation initiale
- L’intérêt du lavage gastrique ou du charbon activé n’a pas été démontré
- La correction de l’hypoglycémie, pouvant nécessiter la mise en place d’une voie centrale pour la perfusion de solutés glucosés hypertoniques à 10% ou 30%, est la mesure thérapeutique de base
- L’octréotide (Sandostatine), un analogue synthétique de la somatostatine à longue durée d’action, peut être prescrit lors des intoxications aux sulfamides hypoglycémiants réfractaires au resucrage :
- l’octréotide inhibe la libération d’insuline par les cellules pancréatiques, optimisant la charge en sucre
- il est administré sous forme d’injection SC à la dose de 50 à 100 µg / 8-12 heures dès la constatation d’une hypoglycémie résistante à l’administration de glucosé hypertonique, avec surveillance des glycémies jusqu’au moins 12 heures après la dernière injection
- Chlorure de Potassium 10 à 20 mmol par litre de glucosé perfusé
Suivi du traitement
- Surveillance répétée de la glycémie et de l’état clinique neuro-psychique
MEDICAMENTS
- Octréotide : Sandostatine 50 et 100 µg/ mL pour solution injectable par voie sous-cutanée
- Solutés glucosés hypertoniques à 10% ou 30%
- Chlorure de Potassium 10 à 20 mmol/L de glucosé perfusé
Surveillance
CLINIQUE
- Surveillance neuro-psychique. Objectif d’un retour rapide à l’état antérieur dans les formes prises en charge précocement
BIOLOGIQUE
- Glycémies répétées
Devenir / orientation
EN PREHOSPITALIER
- Compte tenu de la gravité potentielle d’une hypoglycémie et de tout retard thérapeutique, indication d’une prise en charge médicalisée en urgence
- Resucrage par voie orale si possible, à défaut par voie IV (soluté glucosé à 10%, à 30%)
- Admission dans une structure d’urgence
EN INTRAHOSPITALIER
- Surveillance habituelle dans une structure d’urgence pendant 48 h environ (UHCD)
- Admission en service de réanimation pour les formes graves traitées tardivement
- Suivi psychologique/psychiatrique si besoin.
Mécanisme / description
- Les sulfamides hypoglycémiants stimulent la sécrétion insulinique basale du pancréas et entraînent une potentialisation de l’insuline au niveau du transport, de l’oxydation et du stockage du glucose
- Leur demi-vie d’élimination fluctue entre 2 heures pour le glipizide (Glibénèse) et 45 heures pour le carbutamide (Glucidoral)
- Leur métabolisme est essentiellement hépatique
Bibliographie
- Mégarbane B, Donetti L, Blanc T, Chéron G, Jacobs F. Intoxications graves par médicaments et substances illicites en réanimation. Réanimation 2006; 15: 332-342.
- Spiller HA, Sawyer TS. Toxicology of oral antidiabetic medications. Am J Health-Syst Pharm 2006; 63: 929-938.
- Lheureux PE, Zahir S, Penaloza A, Gris M. Bench-to-bedside review: Antidotal treatment of sulfonylurea-induced hypoglycaemia with octreotide. Crit Care. 2005; 9(6): 543
Auteur(s) : Vincent DANEL
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