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Méningite

Objectifs

Établir un diagnostic rapide.

Reconnaître les signes de gravité d’une méningite.

Adapter la prise en charge à l’état du patient.

Mettre en route une antibiothérapie adaptée le plus rapidement possible.

Définition

• Infection d’origine bactérienne ou virale touchant le système nerveux central, plus particulièrement les méninges.

• Germes le plus souvent en cause :

–    Entérovirus.

–    Méningocoque (A, B ou C).

–    Pneumocoque.

–    Listeria .

–    Haemophilus.

•   Physiopathologie :

–    Incubation de 2 à 3 jours.

–    Transmission par la salive et les mucosités rhinopharyngées, provenant le plus souvent de porteurs sains.

–    Le germe gagne les méninges par voie hématogène.

Signes

Orientation vers une méningite

•   Interrogatoire.

•   Examen clinique :

–    Fièvre, frissons, céphalées très intenses inhabituelles, prolongées, avec vomissements en jet et nausées.

–    Nuque raide, douloureuse.

–    Photophobie.

–    Position spontanée en chien de fusil.

–    Signes de Kernig (déclenchement de céphalées par la flexion des mem­bres inférieurs, jambes tendues) ou de Brudzinski (flexion réflexe des cuisses quand on fléchit la nuque). Ces deux signes sont rarement pré­sents mais très spécifiques.

–    Hyperesthésie cutanée.

29

Orientation vers la gravité

• Examen clinique :

–    Troubles de la conscience.

–    Signes de localisation : déficits moteurs ou sensitifs, troubles du lan­gage.

–    Crise comitiale.

–    Hypotension.

–    Marbrures.

Un purpura (taches violacées ne s’effaçant pas à la vitropression) constitue une urgence absolue (trouble de la coagulation).

• Gravité liée au terrain :

–    Terrain immunodéprimé quelle qu’en soit la cause.

–    Retard de diagnostic ou de traitement.

–    Corticothérapie.

–    Éthylisme chronique.

–    Splénectomie.

–    Diabète.

Suspecter une infection des méninges ou du SNC devant :

•     des troubles de la conscience ou du comportement avec fièvre ;

•     des convulsions ou crises partielles avec fièvre.

Premiers gestes – Questions au patient

•   Évaluer la gravité des symptômes.

•   Déshabiller et observer le patient dès l’arrivée.

Fièvre + éruption cutanée urgence absolue.

•   Limiter les intervenants.

•   Intervenir avec masque et gants.

•   Rapidité des gestes techniques et traitement adapté.

L’efficacité et la précocité du traitement sont les éléments essentiels du pronostic.

Prise en charge – Bilans, traitement

La prise en charge est fonction de l’évaluation réalisée par l’IOA.

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En cas de signes de gravité

En particulier, devant des taches purpuriques avec fièvre : considérer un purpura fulminans. Il y a urgence absolue (cf. encadré).

• Présence immédiate d’un médecin.

• Installer rapidement le patient en SAUV.

• Port d’un masque par tout le personnel et le patient (limiter les interve­nants).

• Déshabiller complètement le patient (délimiter les lésions cutanées).

• Surveillance scopique (PA, pouls, température, SpO2) et conscience.

• Pose de deux voies d’abord veineuses, voire voie centrale.

• Bilan sanguin si l’état du patient le permet : NFS, hémostase, iono- gramme, glycémie, acide lactique, bilan hépatique, hémoculture, groupe, rhésus, GDS artériel, fibrinogène.

Débuter l’antibiothérapie sans attendre la ponction lombaire, à faire quand le patient est stabilisé.

• ECG, radiographie thoracique en SAUV.

• Pose d’une sonde urinaire ; débuter la diurèse horaire.

Traitement

• Remplissage vasculaire avec cristalloïdes ou colloïdes.

• Antibiotiques : ceftriaxone (Rocéphine) ou céfotaxime (Claforan), 2 g IV à diluer dans 100 mL de G5 % ou de NaCl 0,9 %, à passer en 20 à 30 min et amoxicilline, 2 g IV même dilution.

• Corticothérapie associée.

• Si le remplissage est inefficace : administrer des amines pressives (choc septique).

Surveillance rigoureuse

• Surveillance toutes les 5 min (paramètres, état de conscience).

• Chariot d’urgence prêt.

• En cas de troubles de la conscience, envisager l’intubation.

FIÈVRE

Méningite

PURPURA FULMINANS

• Continuer l’administration des solutés de remplissage.

• En cas d’état de choc non contrôlé, envisager la pose d’une voie centrale pour une réanimation efficace.

• Transfert en réanimation très rapidement.

• Patient risquant de faire un arrêt cardio-respiratoire ou des défaillances multiples, ce qui impose surveillance rigoureuse et rapidité des soins.

En l’absence de signes de gravité

• Installer le patient en salle de soins.

• Port d’un masque par tout le personnel et le patient.

• Surveiller les paramètres et évaluer l’état de conscience initial.

• Poser une voie d’abord (pas de glucose avant la ponction lombaire pour ne pas fausser l’interprétation de la glycorachie).

• Prélever un bilan sanguin : NFS, hémostase, ionogramme, urée, créati­ninémie, glycémie, hémoculture.

• EVA : antalgique en cas de céphalées mal supportées (paracétamol 25 mg/kg en IV) pour assurer de meilleures conditions lors de la ponc­tion lombaire.

• Préparer le matériel pour la ponction lombaire.

• Expliquer le soin au patient, le rassurer.

• Assister le médecin pour la ponction lombaire :

–   1 tube en biochimie.

–   2 tubes pour bactériologie et cytologie.

–   Suivant la clinique, 1 tube supplémentaire à garder conservé au froid pour PCR herpès ou autres (BK, etc.).

Acheminer très rapidement les tubes de ponction lombaire au laboratoire.

Traitement

L’aspect du LCR conditionne l’antibiothérapie en urgence :

•   Liquide purulent : commencer le traitement antibiotique immédiate­ment après la ponction lombaire, sans attendre les résultats.

•   Liquide clair :

–   aucun signe de gravité : attendre les résultats des examens ;

–   signes de gravité avec signes méningés d’évolution rapide : traiter avant les résultats des examens de façon empirique en s’orientant suivant le terrain et la clinique. Le traitement sera ensuite adapté à l’examen direct, la cytologie et la biochimie.

.

LCR clairLCR purulent
Méningite virale, bactérienne à son début ou tuberculeuseMéningite bactérienne urgence vitale. Le pronostic dépend du germe et de la précocité du traitement.

Surveillance

Poursuivre la surveillance pendant l’exécution des soins.

À reporter dans le dossier infirmier.

Absence de signes de gravité mais méningite confirmée

• Administrer l’antibiotique adapté sur prescription en respectant les doses et modes d’administration.

• Surveiller bonne perméabilité de la perfusion.

• EVA : antalgiques sur prescription si les céphalées sont mal tolérées.

• Surveiller la température pour évaluer l’efficacité des antibiotiques : antipyrétiques si la fièvre est mal tolérée.

• Surveiller : comportement du patient, température, état cutané.

• Rassurer le malade et l’entourage.

NDICATIONS DU SCANNER CÉRÉBRAL EN URGENCE

• Obligatoire avant la ponction lombaire s’il y a signe de localisation, crise comitiale ou début progressif des symptômes, pour éliminer un abcès, une tumeur.

• En cas de suspicion de méningoencéphalite herpétique, après la ponction lombaire, faire une IRM et un EEG.

Prophylaxie des sujets contacts

Uniquement en cas de méningite à méningocoque :

• Il s’agit d’une urgence préventive. Pour être efficace, la débuter le jour même ou le lendemain du diagnostic.

• Seront traitées :

–    les personnes vivant au domicile du patient ou ayant dormi dans la même pièce dans les 10 jours précédant la maladie ;

–    les personnes ayant été en contact proche et répété dans les 10 jours précédant l’hospitalisation ;

–    enfants et personnel si jeune enfant en crèche ou en maternelle ;

–    uniquement les voisins de classe proches de l’enfant malade s’il est à l’école primaire ;

FIÈVRE

Méningite

– le personnel soignant ayant eu un contact direct avec la sphère ORL du patient (intubation).

Déclaration obligatoire du cas du méningocoque à la DDASS.

Traitement oral

•   Adulte : rifampicine (Rifampicine) 600 mg 2 fois/j pendant 2 jours.

•   Enfant de 1 mois à 12 ans : 10 mg/kg 2 fois/j pendant 2 jours.

•   Enfant de moins de 1 mois : 5 mg/kg 2 fois/j pendant 2 jours.

•   En cas d’allergie ou de contre-indication (grossesse) : spiramycine (Rovamycine) pendant 5 jours.

•   Vaccination proposée en complément du traitement si méningocoque A ou C.

•   Pas de vaccination pour les enfants de moins de 18 mois.

La rifampicine diminue l’effet des contraceptifs hormonaux.

Surveillance – Évaluation

•   Prise en charge rapide du patient et évaluation précoce de l’état du patient.

•   Administrer rapidement les traitements en fonction de la gravité de l’infection pour un meilleur pronostic.

•   Surveillance rapprochée et régulière jusqu’à une orientation adaptée à la gravité du patient.

•   Signaler toute aggravation de la conscience.

•   Surveiller l’état cutané.

•   Joindre au dossier médical les transmissions claires et précises avant tout transfert.

Orientation

•   Purpura fulminans : hospitalisation en réanimation très rapidement.

•   Méningite bactérienne sans signe de gravité : hospitalisation en réani­mation ou en service de médecine.

•   Méningite supposée virale sans signe de gravité : hospitalisation 24 h en médecine, pas d’antibiothérapie.

‘ Fiche 30, Choc septique.

Fiche 123, Ponction lombaire.

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