Spécialité : neurologie /
Points importants
- Céphalée trigémino-autonomique : céphalée primaire caractérisée par l’association d’une douleur unilatérale dans le territoire du trijumeau et de signes autonomiques ipsilateraux
- Prévalence : 1/ 1000
- Une des pires affections douloureuses
- Un diagnostic purement clinique, exclusivement fondé sur l’interrogatoire
- Des traitements spécifiques le plus souvent remarquablement efficaces
Présentation clinique / CIMU
SIGNES FONCTIONNELS
Terrain
- Le plus souvent un homme jeune (âge moyen de début : 28 ans)
- Tabagisme important fréquent
Un élément essentiel au diagnostic : la double périodicité des crises
- Crises quotidiennes de douleurs faciales unilatérales avec signes autonomiques ipsilateraux, durant de15 min à 3 heures ; 1 à 8 crises par 24 heures, en moyenne 1 à 3, souvent à horaires fixes et la nuit
- 90 % de formes épisodiques : épisodes de quelques semaines à quelques mois de crises quotidiennes, séparées par des périodes de rémission complète de quelques mois à plusieurs années
- 10 % de formes chroniques sans rémission
La crise
- Une douleur atroce :
- orbitaire ou péri-orbitaire, pouvant irradier à toute l’hémiface et l’hémicrâne
- strictement unilatérale, généralement toujours du même côté
- avec un début et une fin rapides
- Au moins un des signes suivants est présent :
- injection conjonctivale et/ou larmoiement ipsilatéraux
- congestion nasale et/ ou rhinorrhée ipsilatéraux
- ptosis et/ou myosis ipsilatéraux
- oedème de la paupière ipsilatéral
- sudation du front et de la face ipsilatérale
- agitation durant la crise
- Parfois nausées ou vomissements
Entre les crises
- Absence de douleur le plus souvent, parfois vague gène douloureuse permanente
Facteurs déclenchants des crises
- Alcool même en faible quantité
EXAMEN CLINIQUE
- L’examen clinique est normal en dehors des signes locaux déjà évoqués
- Parfois persistance entre les crises d’un signe de Claude Bernard Horner ipsilatéral à la douleur (20% des patients), souvent après plusieurs années d’évolution
Signes paracliniques
- Inutiles si notion d’épisodes antérieurs similaires typiques
- Si 1re crise, voir le paragraphe « diagnostic différentiel »
Diagnostic étiologique
- L’algie vasculaire de la face est une céphalée primaire
- Les formes secondaires sont très rares (tumeurs, affections vasculaires, infection) :
- le tableau est atypique
- imagerie cérébrale
Diagnostic différentiel
Si 1re crise, éliminer :
- Une dissection carotidienne (un Claude Bernard Horner douloureux est une dissection carotidienne jusqu’à preuve du contraire) :
- explorations vasculaires qu’il faut parfois associer : IRM/ARM, Echo-doppler cervical, scanner et angioscanner, artériographie
- Migraine :
- durée des crises beaucoup plus longue (4 – 72 heures)
- profil évolutif très différent : pas de double périodicité
- Névralgie du trijumeau :
- âge de survenue > 50 ans
- douleurs à type de décharges électriques
- existence d’une zone gâchette
- Glaucome, sinusite :
- symptomatologie différente
- prise de la tension oculaire si doute sur glaucome
Traitement
TRAITEMENT INTRAHOSPITALIER
Au moment de la crise : seuls 2 traitements ont une efficacité démontrée
- Sumatriptan injectable (seringues préremplies à 6mg/0,5mL pour injection SC avec injecteur automatique) :
- Vérifier l’absence de contre-indications liées à l’effet vasoconstricteur :
- ATCD de coronaropathie
- infarctus cérébral
- artériopathie des membres inférieurs
- syndrome de Wolff-Parkinson-White
- HTA non contrôlée
- Effets secondaires mineurs :
- fourmillements
- sensation d’oppression thoracique
- douleur au point d’injection
- somnolence
- exceptionnel spasme coronarien
- Une ampoule sous-cutanée coupe la crise en moins de 15 min dans 3/4 des cas
- Dose maximale par 24 heures : 2 ampoules, avec intervalle d’au moins une heure entre 2 injections
- Vérifier l’absence de contre-indications liées à l’effet vasoconstricteur :
- Oxygène pur :
- 7 à 9 L/min pendant 15 min
- 7 à 9 L/min pendant 15 min
Surveillance
CLINIQUE
- S’assurer de la disparition de la crise dans les 15 à 30 min suivant le traitement
- Si la crise persiste, rechercher une autre étiologie
Devenir / orientation
CRITERES D’ADMISSION
- Hospitalisation en neurologie si crise persistante ou crises répétées de façon rapprochée
CRITERES DE SORTIE DU SAU
- Diagnostic certain et crise interrompue par le traitement en moins de 3 heures
ORDONNANCE DE SORTIE
Traitement de crise
- Sumatriptan injectable (en l’absence de contre-indication) prescrit sur ordonnance d’exception
Traitement de fond
- Il a pour but d’espacer les crises lors des épisodes
- Vérapamil en 1ère intention en l’absence de contre-indication (vérifier l’ECG)
- Dosage initial : 120 mg matin, midi et soir
- L’efficacité et la tolérance du traitement de fond sont à évaluer après 7 à 15 jours
- Sa durée dépend de celle des épisodes antérieurs d’algie vasculaire
RECOMMANDATIONS DE SORTIE
- Une consultation spécialisée est souhaitable dans le mois suivant la sortie
Mécanisme / description
- L’hypothèse actuellement retenue est celle d’une activation du système trigéminovasculaire, entraînant de façon réflexe une activation parasympathique et une atteinte du sympathique cervical péricarotidien
- Cette activation parait sous la dépendance d’un générateur hypothalamique
Bibliographie
- Algie vasculaire de la face et autres céphalée trigémino autonomiques. Dans « Migraine et Céphalées ». M.-G. Bousser, A.Ducros, H.Massiou. Doin 2005. pp 201-229
Auteur(s) : Hélène MASSIOU
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