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Coup de chaleur

Objectifs

Être conscient de la gravité de l’hyperthermie.

Savoir agir en urgence : le refroidissement rapide limite les séquelles. Préparer les moyens du service d’accueil des urgences en cas de canicule ou d’événement sportif par temps chaud.

En période de canicule, prévenir vaut mieux que guérir pour tous les patients aux urgences.

Conduite à tenir

Définition

Le coup de chaleur associe une hyperthermie supérieure à 40 °C à un syn­drome neurologique et des troubles cardiovasculaires.

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Le coup de chaleur est une urgence médicale.

Signes

l existe deux types de coup de chaleur : classique et d’exercice (cf. tableau). Le pronostic de décès est de 20-30 % dans le cas du coup de chaleur classique et de 10 % pour une hyperthermie d’exercice.

 Coup de chaleur d’exerciceCoup de chaleur classique
Patients à risqueSujets jeunes en bonne santé Même des sportifs entraînés Surcharge pondéraleÂges extrêmes de la vie Maladie chronique, polymédiqué Psychiatrique ou cardiovasculaire
Autres facteurs prédisposantsAlcoolisation, surmenage, maladie infectieuse récente Maladie systémique Prise d’amphétamines, de cocaïneVéhicule fermé en plein soleil Isolement, peu autonome, prise de diurétique, anticholinergiques, phénothiazines…
CirconstancesExercices intenses et prolongés Vêtement trop chaud, imperméableAu repos ou pendant des activités mineures Vague de chaleur (3 jours dépassant 32 °C nuit et jour)
SudationProfusePeu importante

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 Coup de chaleur d’exerciceCoup de chaleur classique
Température ambianteVariableTrès élevée
Humidité ambianteÉlevéeFaible et, si présente, de mauvais pronostic
Charge thermiqueEndogèneExogène
ThermorégulationExcès de thermogenèseDéfaut de thermolyse
Tableau clinique
RhabdomyolyseSévèreRare et de mauvais pronostic
CIVDFréquenteRare
nsuffisance rénaleHabituelleModérée
Troubles hydroélectrolytiques et acido-basiquesHypocalcémie, hyperuricémie, acidose lactiquePeu importants et très variables
Défaillance multiviscéralePossibleRare

Premiers gestes – Questions au patient

Devant un patient se présentant pour fièvre, troubles du comportement

(irritabilité, état ébrieux…), crampes, douleurs musculaires, il est indispen­sable de mesurer sa température corporelle.

La prise en charge d’un patient passe par la prise des constantes dès son arrivée et donc de sa température.

Pendant l’interrogatoire et la prise en charge, on évalue :

•   la température : supérieure à 40 °C ;

•   les circonstances de survenue, l’histoire de la maladie ;

•   la fonction neurologique : confusion mentale, délire, trouble de la cons­cience, Glasgow, PC, coma, trouble de la sensibilité ou de la motricité d’un hémicorps (hémiparésie, hémiplégie) ;

•   la fonction circulatoire : PA, pouls, collapsus, choc cardiovasculaire, ECG (arythmie, trouble de la repolarisation), tachy- ou bradycardie, hypotension ;

•   la fonction respiratoire : gêne respiratoire, FR (rare), polypnée, bradyp­née, encombrement bronchique, SpO2.

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On recherche :

• les signes cutanés : trouble cutané, sueur profuse, anhidrose (séche­resse cutanée intense), muqueuse sèche, langue rôtie, rash pétéchial, hématome ;

• les signes digestifs : nausées, vomissements, diarrhée, rare ictère ;

• les signes rénaux : urine foncée, oligoanurie, anurie, diurèse ;

• des masses musculaires douloureuses.

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Conduite à tenir

On considère comme grave une hyperthermie > 42 °C.

Premiers gestes

• Mise en condition du patient :

–    déshabillage ;

–    PA, pouls, Glasgow, saturation en oxygène SatO2 ;

–    décubitus dorsal ou position latérale de sécurité en cas de trouble de conscience ou de vomissements, dans un lieu climatisé ou rafraîchi ;

–    pose d’une voie d’abord périphérique (voire deux).

• Apporter des éléments pour les diagnostics différentiels par l’interrogatoire.

• Rafraîchir.

• Réfrigération :

–    déshabillage, installation à l’ombre ou en salle climatisée ;

–    linge humide ;

–    aspersion d’eau froide, application de glace sur les racines des mem­bres ;

–    surveillance de la température.

Golden hour : Le refroidissement doit être le plus rapide possible jusqu’à 38,5 °C pour améliorer le pronostic vital, avec le moins de séquelles.

Prise en charge – Bilans, traitement


Bilans

Selon les signes cliniques, le bilan biologique demandé montre :

•   une rhabdomyolyse sur exercice ou immobilisation prolongée : CPK ou CK augmentées ;

•   un trouble hydroélectrolytique (ionogramme) :

–    hématocrite : Ht > 50 % ;

–    protidémie > 80 ;

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–    kaliémie K+ basse puis s’élevant avec le degré de rhabdomyolyse ;

–    hypocalcémie par dépôt de Ca2+ dans les muscles lésés ;

–    hypophosphorémie (hyperventilation) ;

•   un trouble de l’hémostase dans les coups de chaleur ou exercice pro­longé (NF-plaquettes, TP, TCA) :

–    coagulopathie, CIVD ;

–    insuffisance hépatocellulaire ;

•   une atteinte hépatique :

–    insuffisance hépatocellulaire (transaminase) ;

–    cholestase, plus rare et tardive (y-GT, bilirubine) ;

• une insuffisance rénale :

–    insuffisance rénale organique (urée, créatinémie), amenant à l’épura­tion extrarénale.


Traitements symptomatiques

• Traitement des troubles hémodynamiques :

–    perfusion de soluté refroidi mais aussi remplissage vasculaire au cristal­loïde et macromolécules ;

–    oxygénothérapie systématique, masque haute concentration (lunette à oxygène chez l’hypercapnique BPCO), préparation du matériel d’intu­bation ;

–    surveillance de la PA, du pouls ;

–    ECG, monitoring (scope).

• Trouble neurologique :

–    position latérale de sécurité ;

–    convulsion : canule de Guedel, préparation d’une injection de benzo­diazépine comme diazépam ou clonazépam ;

–    protection des voies aériennes supérieures par pose d’une sonde gastri­que, qui pourra aussi servir au lavage gastrique à l’eau froide ;

–    intubation trachéale et ventilation contrôlée.

• Traitement de l’insuffisance rénale et aide au refroidissement :

–    dialyse péritonéale avec solutés froids ;

–    épuration extra-rénale ;

–    alcalinisation en fonction des résultats gazométriques ;

–    équilibre électrolytique ;

–    relance de la diurèse avec diurétique (furosémide).

• Trouble de l’hémostase :

–    transfusion de plasma frais congelé dans le cadre d’hémorragie aiguë grave.

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Surveillance – Évaluation


Surveillance

• Poursuivre la surveillance :

–    scope ECG, PA, pouls, température ;

–    Glasgow ;

–    saturation en oxygène, encombrement bronchique ;

–    trouble de la déglutition ;

–    diurèse des 24 h.

•   Poursuivre la réfrigération active jusqu’à 38 °C.


Évaluation du soin ou du traitement administré

•   Réévaluation biologique :

–    insuffisance rénale (CK, urée, créatinémie) ;

–    désordre hydroélectrolytique (ionogramme sanguin, calcémie, phos­phorémie, lactate, protidémie, Ht) ;

–    désordre de l’hémostase (bilan hépatique, NFS-plaquette, facteurs de la coagulation, TP, TCA, fibrine, D-dimères).

Conduite à tenir


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