Paludisme (recherche d’un paludisme)
Le paludisme est très fréquent dans toute la zone tropicale comprise entre 25° de latitude nord et 25° de latitude sud. Il doit être recherché systématiquement chez tout patient fébrile de retour de cette zone.
Indications
• Fièvre, quel que soit son type chez un patient, de retour d’une zone contaminée ou ayant séjourné dans une zone contaminée il y a moins de deux ans.
• Fièvre chez un patient habitant à proximité d’un aéroport.
Prélèvement
P
Prélèvement de sang veineux sur anticoagulant.
U Transmission immédiate au laboratoire (le paludisme est une urgence) avec la mention « Recherche de paludisme » ou « Recherche de plasmodiums ».
Éviter le terme « goutte épaisse » souvent utilisé dans les prescriptions médicales. La goutte épaisse est une technique particulière (voir plus loin) dont le choix appartient au biologiste. Elle n’est pas compatible avec l’urgence car ses résultats ne peuvent être rendus avant 24 h.
Une piqûre au bout du doigt faite par le biologiste avec réalisation d’un frottis sanguin et d’une goutte épaisse au lit du malade est sans doute une meilleure solution.
Frottis
Lorsqu’un paludisme est suspecté, les parasites sont d’abord recherchés sur un frottis sanguin, coloré au May-Grünwald. Une lecture prolongée (20 min) est nécessaire. Mais même à ce prix, l’examen ne dépiste pas les parasitémies inférieures à 150 parasites/^l.
Dans ce cas il est nécessaire de recourir à une technique de concentration : la goutte épaisse.
Goutte épaisse
Une grosse goutte de sang est prélevée au bout du doigt, déposée au centre d’une lame, puis défibrinée en tournant régulièrement le coin d’une lamelle dans la goutte tout en l’étalant d’un mouvement
Paludisme (recherche d’un paludisme) 229 de spirale. La goutte est alors séchée à plat 24 h à température du laboratoire pour éviter son décollement. Elle est colorée.
Sur la goutte épaisse, où les hématies ont disparu, les parasites apparaissent bien, même s’ils sont peu nombreux.
La technique permet également de réaliser une numération parasitaire. Elle a l’inconvénient d’être lente.
Reconnaissance des espèces
La reconnaissance des espèces nécessite un biologiste entraîné.
Plasmodium falciparum, espèce la plus fréquemment rencontrée, présente dans toute la zone intertropicale, est la plus dangereuse, responsable de formes mortelles.
S’il s’agit d’une autre espèce : P. malariæ, P. ovale ou P. vivax, le pronostic vital n’est pas en jeu.
Si frottis et gouttes épaisses restent négatifs et que le diagnostic clinique d’accès palustre est probable, un traitement antipaludéen s’impose sans attendre d’autres résultats.
Remarque : un paludisme à Plasmodium falciparum, s’il est traité correctement dès les premiers signes (fièvre, céphalée, frissons, troubles digestifs), n’évolue pas vers la gravité.
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