Herpès génital

Spécialité : genito-urinaire / gynécologie / infectieux / pédiatrie /

Points importants

  • L’herpès génital est une IST
  • Maladie ubiquitaire due à herpes simplex virus
  • 2 types : HSV 2 (plus fréquent) et HSV 1
  • Le plus souvent, la contamination a lieu alors que le partenaire est asymptomatique
  • Lors de l’accouchement, une mère peut contaminer le nouveau-né)
  • Primo- infection (atteinte plus longue et plus sévère), portage chronique et poussées récurrentes
  • Si chez enfant : suspicion d’abus sexuel

Présentation clinique / CIMU

SIGNES FONCTIONNELS

Généraux

  • Primo-infection :
    • asymptomatique ou fièvre
    • céphalée
    • asthénie
    • myalgies
  • Récurrences (plus fréquentes si HSV 2) :
    • asymptomatiques
    • rarement fébricule

Spécifiques

  • Evolution par poussées d’1 à 4 semaines
  • Primo-infection :
    • douleurs
    • démangeaisons
    • dysurie jusqu’à rétention aiguë d’urine
  • Récurrences :
    • douleur (surtout chez la femme)
    • inconfort
    • sensation de cuisson

CONTEXTE

Terrain

  • Primo-infection :
    • conduites sexuelles à risque (multipartenaire, pas de protection)
    • ou contamination périnatale chez le nouveau-né
  • Récurrence :
    • stress émotionnel ou physique (autre pathologie intercurrente, traumatisme y compris chirurgie)
    • fièvre
    • micro-traumatismes locaux
    • menstruation

Antécédents

  • Antécédents évoquant des poussées antérieures
  • Notion d’éruption/d’IST chez le(s) partenaire(s)
  • Plus grand risque de devenir séropositif pour le VIH si porteur HSV+

Facteurs de gravité

  • Immunodépression :
    • VIH
    • corticothérapie au long cours
    • chimiothérapie
    • immunosuppresseurs
    • neutropénie
    • néoplasie
    • asplénie fonctionnelle ou anatomique
    • hypogammaglobulinémie (y compris dans un contexte de syndrome lymphoprolifératif)
    • transplantation

EXAMEN CLINIQUE

Primo-infection

  • Chez la femme :
    • vésicules translucides au niveau intra-vaginal, grandes et petites lèvres
    • urétrite
  • Chez l’homme :
    • vésicules translucides diffuses du prépuce au scrotum ainsi que sur les fesses et les cuisses
    • urétrite
  • Ces lésions évoluent vers l’ulcération pendant 4 à 15 jours, peuvent être recouvertes d’un enduit blanchâtre puis épithélialisation
  • Plusieurs poussées peuvent coexister
  • Durée médiane : 12 jours

Récurrences

  • Fréquemment asymptomatique ou éruption pendant 8 à 10 jours
  • Chez la femme :
    • vésicules au niveau des petites et grandes lèvres ou du périnée
  • Chez l’homme :
    • 1 vésicule jusqu’à plusieurs bouquets au niveau du prépuce, du gland ou du pénis
    • rarement urétrite

Dans tous les cas

  • Vésicules transparentes évoluant vers l’ulcération
  • Evaluation de la douleur
  • Facteurs de gravité :
    • signes systémiques d’infection
    • lésions extensives

CIMU 

  • Tri 1 : si troubles de conscience, signes de choc (marbrures, cyanose, tension artérielle imprenable), détresse respiratoire
  • Tri 2 : fièvre/immunodépression
  • Tri 3 à 4 : selon l’intensité de la douleur

Signes paracliniques

BIOLOGIQUE

  • Pas recommandé systématiquement
  • Si signes systémiques chez un patient immunodéprimé ou en pédiatrie si suspicion d’abus sexuel (recherche d’anticorps anti HSV2 ou PCR herpes)

IMAGERIE

  • Non recommandée

Diagnostic différentiel

  • Autre IST
  • Réaction à un topique local
  • Eczéma surinfecté
  • Candidose
  • Chancre
  • Herpes zona virus
  • Syphilis

Traitement

TRAITEMENT PREHOSPITALIER / INTRAHOSPITALIER

Le traitement est ambulatoire en l’absence de complication

  • Traitement antalgique par voie systémique, en évitant corticostéroïdes (peser l’indication des AINS), par pallier I ou II en fonction de l’intensité de la douleur
  • Avis infectiologue si patient immunodéprimé

Surveillance

CLINIQUE

  • Autosurveillance d’un patient éduqué auquel a été expliqué la pathologie

PARACLINIQUE

  • Proposer un dépistage des pathologies vénériennes

COMPLICATIONS

  • Surinfection bactérienne et mycosique
  • Atteinte multiviscérale après virémie
  • Atteinte du SNC (encéphalite, méningite, myélite)
  • Chez la femme enceinte (contamination néonatale lors de l’accouchement)

Devenir / orientation

CRITERES D’ADMISSION

  • En préhospitalier et intrahospitalier : signes systémiques chez un patient immunodéprimé

CRITERES DE SORTIE

  • Toute situation hormis signes systémiques chez un patient immunodéprimé ou extension diffuse des lésions

ORDONNANCE DE SORTIE

  • En cas de primo-infection sévère ou chez l’immunodéprimé :
    • adulte : aciclovir 200 mg x 5/jour pendant 7 à 10 jours ou valaciclovir 500 mg x 2 par jour pendant 10 jours
    • enfant : aciclovir 20 à 30 mg/kg/jour en 5 prises pendant 7 à 10 jours
  • En cas de récurrence :
    • adulte : aciclovir 200 mg x 5/j pendant 5 jours
    • ou valaciclovir 500 mg/j pendant 5 jours

RECOMMANDATIONS DE SORTIE

  • Règles hygiéno-diététiques :
    • pas de relations sexuelles génitales ou orales durant la durée de la crise
    • ne pas toucher les lésions au risque de les disséminer
    • port de vêtements amples en coton
    • mesures locales : bains de siège à l’eau tiède puis séchage, désinfection des lésions excoriées avec une solution non irritante
  • Avertir les partenaires antérieurs
  • Organiser un suivi par un dermatologue/vénéréologue pour juger de l’opportunité d’un traitement prophylactique antiviral en cas de crises répétées (plusieurs par an)

Mécanisme / description

  • La contagion contamination se fait le plus souvent alors que le sujet source est asymptomatique mais sécrète le virus
  • L’herpès génital se transmet au moment de rapports sexuels non protégés
  • L’herpès peut se propager d’une partie du corps infectée à une autre chez un même patient
  • L’herpès génital évolue comme suit :
    • la contagion
    • la première poussée (primo-infection) : elle suit la contagion de 2 à 10 jours voire jusqu’à 3 semaines
    • la période de dormance latence : asymptomatique
    • les récidives 60 % des patients présenteront des réactivations symptomatiques
    • les réactivations silencieuses : durant ces périodes, le patient est asymptomatique mais contagieux, le virus est sécrété dans les liquides biologiques

Bibliographie

  • Guinan ME. Oral acyclovir for treatment and suppression of genital herpes simplex virus infection. A review. JAMA. 1986 Apr 4;255(13):1747-9
  • Recommandations suisses pour le traitement de l’herpès génital et de l’herpès du nouveau-né. Bulletin des médecins suisses. 2005;86: Nr 13

Auteur(s) : Yann-Erick CLAESSENS, Patrick PLAISANCE

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