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Syndrome malin des neuroleptiques

Spécialité : toxicologie /

Points importants

  • Pathologie aiguë, rare, potentiellement fatale et liée en partie à l’exacerbation du blocage des récepteurs dopaminergiques induisant une fièvre, des troubles de la conscience, une hypertonie, une dysautonomie neurovégétative et une rhabdomyolyse
  • Urgence diagnostique et thérapeutique
  • Se constitue de façon rapide en 1 à 3 jours
  • Deux phases associant dérèglement neurovégétatif central à imprégnation neuroleptique

Présentation clinique / CIMU

SIGNES FONCTIONNELS

  • Hyperthermie
  • Dysautonomie :
    • sueurs
    • tremblements
    • tachycardie
    • tachypnée
    • PA élevée ou labile
    • incontinence
  • Dysphagie

CONTEXTE

Terrain

  • Légère prédominance masculine

Traitement usuel

  • Traitement neuroleptique en cours (incisifs, doux, retards et non classiques)

Antécédents

  • Présence d’une pathologie neurologique ou autre (thyrotoxicose, troubles électrolytiques, abus de drogues)

Facteurs de risque

  • Médicamenteux : dose élevée d’un neuroleptique, rapidité d’augmentation de cette dose, forme IV ou IM (formes à longue durée d’action), association avec lithium

Circonstances de survenue

  • Agitation psychomotrice
  • Déshydratation
  • Température ambiante élevée
  • Retrait d’antiparkinsonien
  • Traitement neuroleptique nouvellement introduit

EXAMEN CLINIQUE

  • Hypertonie extrapyramidale avec rigidité musculaire (signe de la roue dentée, sialorrhée, crise oculogyre, rétrocolis, opisthotonos, trismus, chorée, mouvements dyskinétiques, festinations)
  • Troubles de la conscience (confusion au coma)
  • Evolution mortelle en 5 à10 jours par collapsus cardiovasculaire

EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES

  • SpO2
  • ECG
  • Glycémie capillaire
  • BU

CIMU

  • Tri 1

Signes paracliniques

BIOLOGIQUE

  • CPK élevée (> 1000)
  • Leucocytose (> 15000) à PNN
  • LDH élevées
  • Cytolyse hépatique
  • Troubles hydro-électrolytiques
  • Gaz du sang (acidose métabolique)
  • Analyse d’urine
  • Ponction lombaire (pour le diagnostic différentiel)

IMAGERIE

  • Fonction du tableau clinique (imagerie cérébrale)

Diagnostic étiologique

  • Prise d’un traitement neuroleptique ou apparenté :
    • exemples : Largactil, Tercian, Nozinan, Moditen, Haldol, Droleptan, Solian, Zyprexa, Loxapac, Leponex, Risperdal, Dogmatil, Clopixol, Tiapridal, Primpéran

Diagnostic différentiel

  • Syndrome sérotoninergique
  • Infection ou sepsis
  • Delirium tremens
  • Catatonie
  • AVC
  • Convulsions
  • Coup de chaleur
  • Intoxications (CO, phénols, strychnine, salicylates, antagonistes dopaminergiques, sympathomimétiques, IMAO…)
  • Phéochromocytome
  • Thyrotoxicose
  • Tumeur cérébrale
  • Porphyrie

Traitement

TRAITEMENT PREHOSPITALIER / INTRAHOSPITALIER

Stabilisation initiale

  • Arrêt du ou des neuroleptiques
  • Mise en condition (scope, voie veineuse, +/- sonde urinaire)
  • Hydratation
  • Faire diminuer la température : moyens physiques, antipyrétiques
  • Correction des troubles métaboliques associés
  • Sédation si agitation

Suivi du traitement

  • Support cardiovasculaire et respiratoire
  • Traitement des complications possibles
  • Prévention du risque thromboembolique

MEDICAMENTS

  • Dantrolène (Dantrium) IV 0,8 à 2,5 mg/kg/6 h
  • Agonistes dopaminergiques (Bromocriptine par exemple, 15-20 mg x 2-3/j)
  • Benzodiazépines

Surveillance

CLINIQUE

  • FC, PA, FR, T°/h
  • Disparition du syndrome extrapyramidal, reprise de la conscience
  • Complications :
    • pneumonie
    • insuffisance rénale aiguë
    • insuffisance hépatique
    • sepsis
    • convulsions
    • thrombose veineuse profonde
    • embolie pulmonaire
    • syndrome de détresse respiratoire de l’adulte (ARDS)

PARACLINIQUE

  • Normalisation des CPK, de la NFS

Devenir / orientation

CRITERES D’ADMISSION

  • Admission en réanimation systématique

Mécanisme / description

  • Individualisé la première fois par Delay et Denker en 1960
  • Pas encore entièrement comprise
  • Plusieurs mécanismes décrits : réduction massive et soudaine de l’activité dopaminergique ou présence d’un excès d’activité glutamatergique ou noradrénergique ou problème d’ordre musculaire ou déficit en fer +/- composante génétique
  • Théoriquement les agonistes dopaminergiques renversent le blocage des récepteurs D2 secondaire aux neuroleptiques
  • Le dantrolène inhibe le mécanisme d’excitation-contraction dans le muscle en séquestrant le Ca (pas d’EBM)
  • Dans le réticulum sarcoplasmique, il diminue la rigidité, le métabolisme musculaire et la température. C’est la base de son utilisation dans l’hyperthermie maligne. Il est aussi hépatotoxique à doses élevées. Il est actif sur la fièvre et l’élévation de la CK, mais pas sur les troubles de conscience ni sur le syndrome extrapyramidal
  • Les Benzodiazépines : leur effet GABA-mimétique pourrait avoir une utilité thérapeutique dans le SNM. Leur effet clinique de sédation, de relaxation musculaire et d’anticonvulsivant aussi

Bibliographie

  • Hanna V, Danel P, Saviuc . Hyperthermie du syndrome malin des neuroleptiques, du syndrome sérotoninergique, ou liée à l’ecstasy : approche thérapeutique. Réanimation 2001; 10:412-417
  • Sachdev PS. A rating scale for neuroleptic malignant syndrome. Psychiatry Res 2005; 135:249-256
  • Pope HG, Keck PE, McElroy SL. Frequency and presentation of neuroleptic malignant syndrome in a large psychiatric hospital. Am J Psychiatry 1986; 143: 1227-1233
  • Thase ME, Shostak M. Rhabdomyolysis complicating rapid intramuscular neuroleptization. J Clin Psychopharmacol 1984; 4:46-48
  • Kontaxakis VP, Havaki-Kontaxaki BJ, Christodoulou NG, Paplos KG. Olanzapine-associated neuroleptic malignant syndrome. Progress in Neuro-Psychopharmacology & Biological Psychiatry 2002; 26:897-902
  • Védie F, Poinso F, Hemmi B. Major symptoms and differential diagnosis of neuroleptic malignant syndrome: three case reports. Eur Psychiatry 2000; 15:334-337
  • Caroff SN, Mann SC. Neuroleptic malignant syndrome. Med Clin. of North Am. 1993;77 (1): 185-202
  • Levenson JL. Neuroleptic malignant syndrome. Am. J. Psych. 1985:142; 1137-1145
  • Keck PE, Pope HG, Cohen BM, McElroy SL, Nierenberg AA. Risk factors for neuroleptic malignant syndrome. Arch. Gen. Psych. 1989;46: 914-918
  • DSM-IV. Diagnostic and statistical manual of mental disorders. 4th edition. American Psychiatric Association. 1994;741-742
  • Addonizio G., Sussman VL, Roth SD. Symptoms of neuroleptic malignant syndrome in 82 consecutive patients. Am. J. Psych. 1986;143:1587-1590
  • Rosebush P, Stewart T. A prospective analysis of 24 episodes of neuroleptic malignant syndrome. Am. J. Psych. 1989;146: 717-725
  • Rosebush PI, Stewart T, Mazureck MF. The Treatment of neuroleptic malignant syndrome. Are Dantrolene and Bromocriptine Useful Adjuncts to Supportive Care ? Brit. J. Psych. 1991;159 :709-712
  • Tsutsumi Y., Yamamoto R., Matsuura S. et al. The Treament of neurologic malignant syndrome using dantrolene sodium. Psy. And Clin Neurosci. 1998; 52:433-438

Auteur(s) : Vincent CAHEN

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