Spécialité : psychiatrie /
Points importants
- Pathologie fréquente : environ 10 % en population générale
- Forme unipolaire : récurrence d’épisodes dépressifs
- Forme bipolaire : association à des épisodes maniaques
- Diversité des formes cliniques qui rendent parfois difficile le diagnostic en urgence
- Risque suicidaire +++
Présentation clinique / CIMU
SIGNES FONCTIONNELS
Humeur
- Tristesse de l’humeur
- Indifférence ou anesthésie affective
- Culpabilité
- Anhédonie
- Idées suicidaires
- Anxiété
Pensées
- Ralentissement psychique
- Impression de cerveau vide ou bloqué
- Difficultés de concentration
- Troubles de l’attention
- Plaintes mnésiques
- Vision négative de soi, du monde et de l’avenir
- Craintes hypochondriaques
- Idées délirantes dans certains cas
Comportement
- Ralentissement moteur voire prostration
- Parole pauvre, mutisme dans les cas extrêmes
- Perte des initiatives
- Aboulie
- Instabilité anxieuse
Signes somatiques
- Fatigue sans raison
- Modifications du sommeil et de l’appétit (augmentation – diminution)
- Perte ou gain de poids
CONTEXTE
Terrain
- Légère prédominance féminine
- Formes particulières :
- adolescence :
- diagnostic difficile, à évoquer devant rupture du fonctionnement habituel
- difficultés scolaires, avec au premier plan irritabilité, manifestations caractérielles hostiles envers l’entourage, retrait, plaintes somatiques ou anxieuses
- post-partum :
- ATCD d’accouchement dans les 6 derniers mois
- phobies d’impulsions hétéro-agressives concernant le bébé
- labilité de l’humeur
- culpabilité
- dans les cas sévères idées délirantes de ruine, d’incapacité
- personne âgée :
- peut mimer un trouble démentiel débutant
- adolescence :
Antécédents
- ATCD personnel de maladie psychiatrique, de tentative de suicide
- ATCD familial de maladie psychiatrique, de tentatives de suicide ou de suicide
Circonstances de survenue
- Spontanée
- Evènement de vie stressant
- Episode isolé ou s’inscrivant dans un trouble de l’humeur connu
FORMES CLINIQUES
- Formes d’intensité variables
Sont reconnues comme sévères les formes cliniques suivantes
- Dépression mélancolique :
- douleur morale intense et permanente
- perte de plaisir pour toutes les activités
- absence de réactivité aux stimuli
- prédominance matinale des symptômes avec réveils précoces
- ralentissement ou agitation marqués
- anorexie ou perte de poids significatives
- culpabilité excessive
- Dépression catatonique :
- immobilité motrice avec maintien des attitudes, accès d’agitation paradoxaux
- résistance à toutes les consignes et tentatives de mobilisation, mutisme
- stéréotypies : écholalies et échopraxies
- Dépression délirante :
- idées délirantes avec ou sans hallucinations à thèmes de dévalorisation, culpabilité, incurabilité, ruine, indignité, châtiment divin
- Dépression anxieuse :
- agitation anxieuse au premier plan
Dans tous les cas le risque principal est celui du suicide
- Nécessité d’évaluer les idées suicidaires mais surtout l’existence d’élaboration d’un plan
- Se méfier des patients réticents ou mutiques pour lesquels il est indispensable de recueillir les signes cliniques auprès de l’entourage proche
- Risque de suicide altruiste dans les cas de dépression délirante et/ou du post-partum
EXAMEN CLINIQUE
Systématique afin d’éliminer une étiologie organique
Recherche de complications somatiques
- Complications de décubitus
- Dénutrition
- Déshydratation…
Signes paracliniques
- Afin d’éliminer une étiologie organique
BIOLOGIQUE
- Ionogramme sanguin, glycémie
- T4, TSH
- ECG
IMAGERIE
- TDM cérébrale : surtout si catatonie, idées délirantes, hallucinations
- EEG dans le cas d’hallucinations visuelles
Diagnostic étiologique
Endocriniennes
- <a “pathologies_98″=””>Hypothyroïdie
- Hypocorticisme
Neurologiques
- Tumeurs
- Sclérose en plaque
- Parkinson
- Démence
- Accident vasculaire cérébral
Infections
- VIH…
Médicaments
- Interféron
- Corticoïdes
- Antihypertenseurs…
Traitement
TRAITEMENT INTRAHOSPITALIER
Traitement en urgence
- Isoler le patient pour permettre un entretien empathique
- Dans le cas d’idées délirantes, de troubles du comportement (agitation anxieuse ou stupeur/mutisme) proposer un traitement anxiolytique per os en première intention puis intramusculaire si le patient n’est pas compliant :
- neuroleptiques sédatifs en monothérapie :
- Loxapac 50 à 100 mg
- Tercian 50 à 100 mg
- Largactil 50 à 100 mg
- benzodiazépines :
- Rivotril 2 mg
- neuroleptiques sédatifs en monothérapie :
- Prévenir le risque de fugue et de passage à l’acte auto-agressif :
- dans le cas de patient trop ambivalent aux soins, il peut être nécessaire de réaliser une contention mécanique provisoire
Traitement à distance
- Antidépresseur
- Sismothérapie
Surveillance
- Ne pas laisser seul le patient, surveillance constante du comportement par un soignant ou un membre de l’entourage
- Sédation de l’anxiété
- Tolérance des traitements
Devenir / orientation
CRITERES D’ADMISSION
Hospitalisation en psychiatrie
- Indispensable si dépression sévère et risque suicidaire important
- Parfois nécessité d’une hospitalisation sous contrainte si le patient n’est pas compliant
CRITERES DE SORTIE
Suivi ambulatoire si
- Forme légère à modérée de dépression
- Absence d’idées suicidaires
- Patient compliant
- Famille présente et étayante
- Rendez-vous avec un psychiatre dans les huit jours
Bibliographie
- Urgences psychiatriques, F Guedj
- Guide de l’interne en psychiatrie, JP Ollié, T Gallarda, E Duaux
Auteur(s) : Isabel NIETO, Mayliss LEROUX
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