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Intoxication : sulfure d’hydrogène

Spécialité : toxicologie /

Points importants

  • Sulfure d’hydrogène ou Hydrogène sulfuré (H2S) est un gaz inflammable
  • Gaz toxique par inhalation
  • Son odeur caractéristique d’oeuf pourri sert d’alerte
  • Symptomatologie cardiaque, respiratoire et neurologique pouvant aller jusqu’au coma et au choc
  • Surveillance hospitalière systématique

Présentation clinique / CIMU

SIGNES FONCTIONNELS

  • Décès en quelques minutes en cas de toxicité suraiguë (concentrations > 1000 ppm)
  • Pour des concentrations > 500 ppm :
    • signes neurologiques : céphalées, asthénie, vertige, confusion, coma
    • signes respiratoires : sensation de dyspnée, essoufflement, hémoptysie
    • signes cardiaques : palpitations
    • signes oculaires : prurit des paupières, brûlures oculaires, photophobie, halos lumineux
    • autres signes fonctionnels : rhinite, nausées, anorexie, douleurs abdominales, nausées, vomissements, sialorrhée

CONTEXTE

Terrain

  • Ouvriers ou égoutiers exposés à une atmosphère vicié

Circonstances de survenue

  • L’hydrogène sulfuré est un gaz incolore et inflammable qui provient de la dégradation des protéines (10% d’hydrogène sulfuré dans les gaz d’égouts)
  • Il est aussi libéré lors de la réaction d’acides avec les sulfures de métaux lourds, comme lors du nettoyage de canalisations ou de récurage de puits

EXAMEN CLINIQUE

En cas de toxicité aiguë

  • Signes neurologiques :
    • perte de connaissance voire coma de profondeur variable
    • convulsions
  • Signes respiratoires :
    • dyspnée
    • cyanose
    • crépitants pulmonaires en cas d’oedème pulmonaire
  • Signes cardiaques :
    • troubles du rythme (bradycardie, tachycardie)
    • signe d’ischémie
    • collapsus tensionnel
    • FV, asystolie (en cas de toxicité suraiguë ou en cas de toxicité aiguë si la victime n’est pas soustraite rapidement de l’atmosphère vicié)

En cas de toxicité subaiguë et chronique

  • Signes neurologiques :
    • céphalée
    • ataxie
    • mouvements choréo-athétosiques
  • Signes oculaires :
    • kératite avec oedème papillaire
    • hémorragie rétinienne
  • Autres signes :
    • érythème douloureux
    • prurit

EXAMENS PARACLINIQUES SIMPLES

  • SpO2
  • ECG : troubles du rythme (bradycardie, tachycardie), signes d’ischémie, FV, asystolie

CIMU

  • Tri : 4 à 1

Signes paracliniques

BIOLOGIQUE

  • NFS
  • Gazométrie artérielle (acidose métabolique lactique)
  • Gaz du sang veineux (peuvent montrer une élévation de l’O2 liée à une baisse de sa consommation)
  • Selon la source de H2S : carboxyhémoglobine et méthémoglobine comme co-intoxication
  • Lactates
  • Ionogramme sanguin
  • Urée et créatinine sanguine

IMAGERIE

  • Radiographie pulmonaire : signes d’oedème pulmonaire

Diagnostic différentiel

  • Intoxications par gaz asphyxiants
  • Intoxication par du monoxyde de carbone
  • Intoxication aux cyanures
  • Intoxication par des fumées

Traitement

TRAITEMENT PREHOSPITALIER / INTRAHOSPITALIER

  • Voie veineuse périphérique avec NaCl 0,9%
  • Surveillance électrocardioscopique
  • Oxygénothérapie au masque
  • Nébulisation de bronchodilatateurs (bêtamimétique)
  • Si indiquée en cas de toxicité suraiguë ou aiguë, intubation et ventilation mécanique avec sédation (midazolam) ± curare non dépolarisant

Surveillance

CLINIQUE

  • Surveillance cardiaque
  • Surveillance respiratoire

PARACLINIQUE

  • ECG
  • Radiographie pulmonaire

Devenir / orientation

CRITERES D’ADMISSION

En préhospitalier

  • Transport aux urgences pour surveillance si aucun signe de gravité cardiaque et pulmonaire
  • Transport en réanimation médicale dans les autres cas

En intrahospitalier

  • Critères d’admission en réanimation médicale :
    • troubles de la conscience, convulsions, état de mal convulsif
    • troubles du rythme (bradycardie, tachycardie), collapsus tensionnel
    • troubles respiratoires : dyspnée, OAP

CRITERES DE SORTIE

  • Etat de conscience et signes vitaux normaux après 24 heures de surveillance en UHCD

RECOMMANDATIONS DE SORTIE

  • Lettre au médecin du travail afin de rechercher la source et les circonstances de l’exposition

Mécanisme / description

  • Le sulfure d’hydrogène induit un blocage de la cytochrome oxydase et une inhibition de la respiration cellulaire
  • Son odeur caractéristique d’oeuf pourri sert d’alerte
  • Substance utilisée :
    • dans l’industrie chimique pour la fabrication d’acide sulfurique, de sulfures inorganiques, de composés organiques sulfurés
    • dans l’industrie nucléaire pour la production d’eau lourde
    • dans les tanneries
    • dans les exploitations de raffinage et de craking de pétroles riches en soufre
    • dans l’industrie de vulcanisation du caoutchouc
    • lors des travaux dans les fosses d’aisance, les égouts, les stations d’épuration

Bibliographie

  • P. Jappinen. Exposure to hydrogen sulphide and respiratory function. British Journal of Industrial Medicine, 1990, 47, 2, 824-828
  • T. Clavel, M. Falcy, A. Hesbert, D. Jargot, J.C. Protois, M. Reynier, O.. Schneider. Fiche INRS n°32, Sulfure d’hydrogène, 1997
  • B. Megarbane, J.L. Fortin , M. Hachelaf. Les intoxications – Prise en charge initiale – Urgence Pratique Publications 2008

Auteur(s) : Jean-Luc FORTIN

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